Agence Panafricaine d'information

Centrafrique : Lancement d'un appel en faveur d'une réponse internationale accrue par rapport à la crise humanitaire en RCA

Nairobi, Kenya (PANA) - L'organisation humanitaire, le Conseil norvégien en charge des réfugiés (NRC) a averti, ce jeudi, par rapport à la lenteur de la réponse internationale sur la violence qui secoue la République centrafricaine qu'elle qualifie de signe d'échec de la part de la communauté internationale.

Le Secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, Jan Egeland, a déclaré que la négligence politique et humanitaire qu'a fait preuve la communauté internationale envers la Centrafrique risque de replonger le pays dans des cycles de violence.

M. Egeland, qui est en visite dans le pays, a indiqué que depuis 2017, la violence n'a cessé d'escalader dans plusieurs régions du pays, avec une hausse des attaques contre les civils et les travailleurs humanitaires, entraînant ainsi 1 Centrafricain sur 4 à vivre en déplacement.

''J'ai eu le coeur brisé quand j'ai entendu l'histoire d'une jeune mère de 16 ans qui vivait seule dans le camp de Lazare avec son fils de 8 mois. Ses parents avaient été tués par des groupes armés et le père de son bébé ne lui a rien laissé pour faire vivre son enfant", raconte M. Egeland à l'issue de sa visite dans un camp de déplacés à Kaga Bandoro.

Il y aurait, selon le haut dignitaire du NRC, des milliers de mères célibataires et d'orphelins avec des histoires similaires. Ils sont entourés par des hommes armés et abandonnés à eux-mêmes. Le monde ne peut pas continuer à les trahir en faisant preuve de mutisme et d'inaction.

La semaine prochaine, le Conseil de Sécurité des Nations Unies se rencontrera pour discuter du renouvellement du mandat de la force de maintien de paix dans le pays, la MINUSCA, dont le mandat arrive à terme, le 15 novembre prochain.

"Les casques bleus sont surpassés et ne disposent pas assez de ressources. Ils sont incapables de protéger les civils des atrocités", a ajouté M. Egeland.

Les Nations Unies ne devraient pas se limiter au renouvellement du mandat de la MINUSCA, mais devraient également respecter leur engagement de l'année dernière de la doter d'un mandat nécessaire et des ressources pour la prévention des conflits et les attaques contre les civils.

Pour faire face à l'urgence humanitaire dans le pays, le Secrétaire général du NRC a lancé un appel pour une hausse considérable du soutien humanitaire en faveur de la RCA. Jusqu'ici, les organisations humanitaires n'ont reçu que la moitié des 500 millions de dollars nécessaires pour les opérations de secours.

"La situation en République centrafricaine est un example patent de l'impossibilité de créer la paix et la stabilité dans un pays rempli d'estomacs vides", a souligné M. Egeland.

La situation en Centrafrique, signale-t-on, est considérée aujourd'hui comme la troisième pire crise humanitaire dans le monde derrière le Yémen et La Syrie, en terme de pourcentage de personnes en besoin d'aides vitales.

-0- PANA DJ/VAO/BAD/IS 8nov2018