Agence Panafricaine d'information

Bachelet appelle à un dialogue sérieux au lendemain des élections en Côte d'Ivoire

Genève, Suisse (PANA) - La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a exhorté lundi toutes les parties en Côte d'Ivoire à s'abstenir de toute incitation à la violence et à engager un dialogue constructif pour résoudre la situation difficile qui fait suite à l’élection présidentielle dans le pays.

"Il n'est dans l'intérêt de personne d'alimenter la menace d'une instabilité politique croissante - nous avons vu la violence à laquelle ces provocations ont conduit en 2011", a déclaré la Haute Commissaire. "J'appelle toutes les parties à modérer leur rhétorique haineuse et à s'efforcer de trouver des solutions communes, dans le respect total de l'État de droit et des droits de l'homme, par le biais d'un dialogue constructif et sans exclusive".

Plus de 6.000 Ivoiriens ont déjà fui vers les pays voisins en raison des tensions liées aux élections, ainsi que de la violence intercommunautaire dans certaines localités, selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, et leur nombre ne cesse d'augmenter.

Mme Bachelet a exprimé de sérieuses préoccupations concernant l'arrestation de plusieurs dirigeants de l'opposition - dont au moins huit seraient toujours en détention - et le déploiement de forces de sécurité dans les résidences d'autres personnes.

Le ministère public a annoncé qu'il avait ouvert des enquêtes judiciaires sur les accusations portées contre certains membres de l'opposition, y compris celles liées au terrorisme. Des informations inquiétantes ont également été rapportées selon lesquelles des individus non identifiés auraient tiré des coups de feu sur les résidences de certaines figures de l'opposition.

En outre, des informations indiquent que des convois de certains fonctionnaires avaient été attaqués par des hommes armés non identifiés dans la région centrale du pays, entre Bouaké et Beoumi, et à Toumodi, ce qui aurait fait des victimes, dont un mort.

"J'exhorte les dirigeants politiques de toutes les parties à travailler ensemble pour apaiser les tensions par le dialogue - et non par des mesures de sécurité musclées et des arrestations", a-t-elle déclaré, appelant également à protéger le droit à la liberté de réunion pacifique.

-0- PANA AR/ASA/TBM 09nov2020