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Appel des experts pour une nouvelle approche des problèmes de santé à long terme liés à l'accouchement

Genève, Suisse (PANA) - Selon une nouvelle étude publiée dans The Lancet Global Health et soulignée par l'Organisation mondiale de la Santé des Nations Unies (OMS), chaque année, au moins 40 millions de femmes sont susceptibles de connaître un problème de santé à long terme causé par l'accouchement.

L'étude, qui fait partie d'une série spéciale sur la santé maternelle, montre qu'il existe un grand nombre de problèmes postnatals qui persistent dans les mois, voire les années qui suivent l'accouchement.

Il s'agit notamment de la douleur pendant les rapports sexuels (appelée dyspareunie), qui touche plus d'un tiers des femmes en post-partum, de la lombalgie, de l'incontinence anale et de l'incontinence urinaire.

L'anxiété, la dépression, les douleurs périnéales, la peur de l'accouchement et l'infertilité secondaire sont d'autres pathologies.

Les auteurs de l'article appellent à une plus grande reconnaissance, au sein des systèmes de santé, de ces problèmes courants, dont beaucoup surviennent au-delà du moment où les femmes ont généralement accès aux services postnatals, a déclaré l'OMS.

Des soins efficaces tout au long de la grossesse et de l'accouchement constituent également un facteur de prévention essentiel, selon eux, pour détecter les risques et éviter les complications qui peuvent entraîner des problèmes de santé durables après la naissance.

"De nombreuses affections post-partum entraînent des souffrances considérables dans la vie quotidienne des femmes longtemps après la naissance, tant sur le plan émotionnel que physique, et pourtant elles sont largement sous-appréciées, méconnues et non signalées", a déclaré le docteur Pascale Allotey, directrice du département Santé sexuelle et reproductive et recherche à l'OMS.

"Tout au long de leur vie, et au-delà de la maternité, les femmes doivent avoir accès à une gamme de services fournis par des prestataires de soins de santé qui écoutent leurs préoccupations et répondent à leurs besoins - afin qu'elles puissent non seulement survivre à l'accouchement, mais aussi jouir d'une bonne santé et d'une bonne qualité de vie."

Ces conditions ont été largement négligées dans la recherche clinique, la pratique et la politique, note l'article, bien qu'elles soient fréquentes.

Les auteurs n'ont identifié aucune directive récente de haute qualité publiée au cours des 12 dernières années pour soutenir un traitement efficace pour environ 40 % des 32 conditions prioritaires analysées et n'ont pas pu trouver une seule directive de haute qualité provenant d'un pays à revenu faible ou intermédiaire.

-0- PANA MA/MTA/JSG/SOC 08déc2023