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9ème réunion ce lundi au Congo du Comité de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye

Tripoli, Libye (PANA) - Le Comité de haut-niveau de l'Union africaine sur la Libye tiendra sa 9ème réunion ce lundi dans la ville de Kintélé, près de Brazzaville, où les dix Etats membres du comité et les pays voisins de la Libye, tenteront de déterminer les mécanismes d'organisation du Forum de réconciliation libyenqui aura lieu en avril prochain destiné à solder les divergences entre Libyens qui se sont accrues depuis la Révolution du 17 février 2011 qui a renversé le régime du colonel Mouammar Kadhafi.

Le Comité de haut-niveau de l’Union africaine sur la Libye est composé du Niger, de la Mauritanie, de l'Afrique du Sud, de l'Éthiopie et du Congo, ainsi que des pays voisins de la Libye : le Tchad, le Soudan, l'Égypte, la Tunisie et l'Algérie.Le gouvernement algérien a annoncé la participation à la réunion du Premier ministre Nadir Larbaoui, qui représentera le président du pays, Abdelmadjid Tebboune. 

Un communiqué publié dimanche a expliqué que cette visite intervient dans le cadre de la réunion du Comité de l'Union africaine sur la Libye lundi à Brazzaville, la capitale congolaise.

De son côté, le ministère tunisien des Affaires étrangères a indiqué que le ministre des Affaires étrangères et de la Migration, Nabil Ammar, dirigera la délégation tunisienne participant à la réunion du Comité de l'Union africaine sur la Libye.

"A cette occasion, le ministre tiendra des réunions avec un certain nombre de responsables et ses homologues pour renforcer la concertation politique et discuter des moyens de faire progresser la coopération et d'établir davantage de partenariats avec les frères africains dans le cadre bilatéral et multilatéral", selon un communiqué du ministère.

L'Union africaine est engagée ces dernières années dans la recherche d'un règlement de la crise en Libye à travers le Comité de l'Union africaine sur la Libye présidé par le Congo qui œuvre à l'organisation d'une conférence sur la réconciliation nationale libyenne, en collaboration avec le Conseil présidentiel qui a élaboré une stratégie de réconciliation nationale. 

Une des composantes de l'Autorité exécutive mise en place par le Forum du dialogue politique libyen, aux côtés du gouvernement d'unité nationale, le Conseil présidentiel libyen est chargé, entre autres missions, de la réalisation de la réconciliation nationale dans le pays.

Des réunions de mise au point pour boucler le dossier du projet de réconciliation nationale ont été organisées au cours de ces derniers mois par le Conseil présidentiel, à travers des ateliers dans les universités avec la participation des universitaires, des militants de la société civile pour réaliser l'appropriation par les Libyens de la vision stratégique qu'il avait présenté juin 2022.

La vision stratégique du projet de réconciliation nationale du Conseil présidentiel libyen porte notamment sur le traitement des racines du conflit, de l'identité nationale, du système de gouvernance, de la décentralisation et de la justice transitionnelle.

Cette stratégie mise en place par le Conseil présidentiel, après avoir réussi à préparer la formule finale d'intégration et de modification des lois de justice transitionnelle, vise à élargir le cercle de la participation des élites et de la société, avec la participation d'un certain nombre d'experts, d'universitaires et de chercheurs.

Elle propose également cinq principes directeurs pour parvenir à la réconciliation qui vise à s'attaquer aux racines du conflit, réaliser l'Etat de droit, l'égalité en droits et devoirs, et la citoyenneté, la priorité à l'intérêt public et l'intégration de tous les projets de réconciliation dans un seul cadre.

La volonté de l'Union africaine (UA) de s'impliquer davantage dans la recherche d'un règlement à la crise en Libye qui s'est affichée lors du 32ème sommet de l'organisation continentale en février 2019, a été réconfortée par le 45ème Sommet du Groupe des G7 à Biarritz en France la même année en lui conférant la mission de co-superviser avec les Nations unies, une réunion entre Libyens dans le cadre d'un plan de règlement de la crise dans ce pays de l'Afrique du Nord.

La stratégie d'implication de l'UA dans la gestion de la recherche d'une solution à la crise en Libye s'est affinée au cours de ces dernières années avec la création de divers mécanismes pour la discussion de la situation en Libye.

Ainsi, le groupe des six pays du voisinage de la Libye crée en marge du sommet de l'UA, regroupant, l'Algérie, le Niger, le Tchad, la Tunisie, le Soudan, et l'Egypte a servi de cadre de dialogue sur les questions de sécurité des frontières et du crime transfrontalier, ainsi que de recherche d'une solution à la crise politique qui secoue ce pays.

Outre, le Comité de haut niveau de l'Union africaine, l'organisation continentale participe au Quartet sur la Libye composé de l'UA, de l'ONU, de la Ligue arabe et de l'Union européenne (UE) qui sert de cadre de réflexion et de recherche d'une solution à la Libye se réunissant régulièrement, lors des sommets de l'UA.

Rappelons que l'Union africaine a élaboré en février 2019, un plan de règlement de la crise en Libye portant sur une feuille de route comprenant  une conférence de réconciliation et des élections. Mais devant la persistance de l'insécurité dans le pays, ce plan n'a pas pu être mis en œuvre.

A noter que la Conférence de réconciliation nationale inclusive en Libye est prévue en avril prochain à Syrte, au centre du pays, aboutissement de plusieurs rencontres ayant permis d'élaborer l'organisation et les modalités de cette rencontre.

La Libye est cependant, toujours confrontée à une impasse de son processus politique notamment sur l'organisation des élections présidentielle et législatives en raison de désaccords persistants entre les protagonistes Libyens.

L'opération électorale en Libye est au cœur des enjeux du processus politique mené par la Mission d'appui des Nations unies en Libye, destinée à organiser des élections nationales comme solution politique pour régler la crise dans laquelle se débat ce pays d'Afrique du Nord depuis plus d'une décennie.

Une initiative du représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Libye, Abdoulaye Bathily, pour réunir les cinq acteurs institutionnels clés en vue de surmonter les litiges sur les lois électorales et les points politiques en suspens, s'est engouffrée dans une nouvelle impasse, replongeant le pays dans la crise.
-0- PANA BY/IS/SOC 05févr2024