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Une ONG déplore la faible représentativité des femmes dans le domaine des sciences

Brazzaville, Congo (PANA) - La présidente de la Fondation congolaise pour la recherche médicale (FCRM), Pr Francine Ntoumi, a déploré jeudi à Brazzaville, la faible représentativité des femmes dans le domaine des sciences, à l’occasion de l’atelier sur l’utilisation des kits de micro sciences, l’intelligence artificielle et robotique, a annoncé la radio publique.

A l’invitation de l’UNESCO, le Pr Francine Ntoumi a plaidé en faveur de la place des femmes dans les sciences. En effet, selon elle, elles sont très peu représentées dans ce domaine. "28,8% des femmes sont dans les sciences dans le monde et 31% en Afrique subsaharienne. Mais, quand nous regardons en Afrique subsaharienne, il y a des disparités : top dernier le Tchad : 4% ; la République Démocratique du Congo :  10% et la République du Congo : 13%. En haut du tableau on trouve la Gambie : 31% ; l’Ouganda 30% et le Sénégal : 29%", a-t-elle présenté.

S’agissant des conséquences de cette faible représentation, elle a entre autres, cité : moins de créativité et de performances, moins d’innovation. Des études ont montré, a rappelé Francine Ntoumi, que des entreprises ayant une très grande mixité sont celles qui ont eu le plus d’innovations. Quant aux raisons, elle a épinglé la durée des études considérées trop longues ; le poids de la culture (maternité) ; les préjugés, les stéréotypes.

"Ces dernières années, ce qui montre qu’il y a de plus en plus moins de femmes dans les sciences, c’est qu’elles n’ont pas de modèles sur qui se projeter. Des solutions face à cette faible représentativité des femmes dans les sciences, il faut qu’il y ait des prix qui encouragent les femmes scientifiques tels que le prix Kwame-Nkrumah de l’Union africaine ; le prix de l’UNESCO l’Oréal, des bourses", a-t-elle proposé.

Insistant sur la situation des Congolaises, elle a demandé aux décideurs et aux parties prenantes d’appuyer des initiatives telles que celle de la FCRM qui a mis sur pied le projet "Faire de la recherche scientifique une ambition féminine" depuis quatre ans. Il s’agit d’une démarche qui consiste, entre autres, à sensibiliser et à inciter les jeunes à aimer les sciences.

"Décideurs, parties prenantes, votre responsabilité est engagée pour accompagner ces initiatives. Vous devez prendre cette problématique très au sérieux parce que le développement sera à ce prix. Je pense qu’il n’est pas acceptable qu’on ait au baccalauréat 53% de filles admises, qu’au niveau master il en ait plus que entre 30 et 43% et au niveau du doctorat on a plus que 20%. Dans le leadership des sciences, nous n’avons plus que 11%", a conclu Francine Ntoumi, précisant que "le monde a besoin de la science, mais la science a besoin des Congolaises".  

 -0- PANA MB/IS/SOC 30mai2019