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Congo : Le gouvernement congolais sollicite l'adhésion de tous pour la mise en œuvre des mesures retenues dans l’accord avec le FMI

Brazzaville, Congo (PANA) - Le ministre d'Etat, ministre congolais de l'Economie, de l'Industrie et du Portefeuille public, Gilbert Ondongo, a sollicité, samedi à Brazzaville, l'adhésion de tous pour la mise en œuvre des mesures retenues dans l’accord conclu le 11 juillet dernier entre le Congo et le FMI, devant les partis politiques de la majorité présidentielle, a annoncé, lundi la radio publique.

"Le gouvernement comptait sur leur capacité à susciter l’adhésion de tous à l’application des différentes mesures, retenues dans l’accord Congo-FMI ‘’, a lancé Gilbert Ondongo.

Les quarante-huit mesures contenues dans le mémorandum de politiques économiques et financières approuvé par le gouvernement congolais et le Conseil d’administration du FMI, le 11 juillet dernier, alimentent toujours des débats dans le pays.

En effet, réunie récemment en Assemblée générale à Brazzaville, la majorité présidentielle a été édifiée, entre autres, sur le contenu du programme soutenu par cet accord, les financements prévus pour l'accompagner et la manière de sa mise en œuvre, ainsi que son suivi.

Répondant à certaines questions, le ministre Gilbert Ondongo a rappelé que les quarante-huit mesures du programme sont une initiative du gouvernement congolais et approuvée par le FMI, après discussions.

’ C’est un programme de trois ans : 2019 ; 2020 ; 2021. Nous ne pouvons avoir signé un programme avec le FMI pour ne pas l’appliquer. En ce qui concerne le gouvernement, nous donnerons le meilleur de nous-mêmes pour que toutes les mesures soient appliquées. Mais, il n’est pas facile d’appliquer toutes ces mesures. Vous devez le savoir, certaines sont très difficiles. Elles peuvent être de nature à soulever des problèmes ‘’, a averti le ministre congolais de l'Economie, de l'Industrie et du Portefeuille public.

Ainsi, il n’a pas exclu la nécessité d’organiser un dialogue avec la population ou les catégories socio-professionnelles pour la mise en œuvre des mesures jugées compliquées, afin d’éviter tout genre de problèmes.

S’agissant des sources de financement du programme, le ministre en charge du Portefeuille de l’Etat a indiqué qu'outre les 259 milliards de francs CFA attendus du FMI, dont environ 10% (26 milliards de francs CFA) ont déjà été encaissés, il est prévu des appuis budgétaires. Il s’agit notamment de la Banque africaine de développement (BAD) (262 milliards de francs CFA) ; la Banque mondiale (BM) 171 milliards de francs CFA; et la France 89 milliards de francs CFA, soit un total de 781 milliards de francs CFA, les fonds du FMI y compris pour une période de trois ans.

’ Selon les prévisions contenues dans le programme, les décaissements attendus des partenaires devraient se chiffrer en 2019 à 270 milliards de francs CFA, répartis ainsi qu’il suit : 131 milliards de la BAD ; 57 milliards de la BM ; 52 milliards du FMI ; 30 milliards de la France ‘’, a expliqué Gilbert Ondongo. Il a précisé que la bonne mise en œuvre du programme devrait permettre à l’Etat de lever d’autres financements auprès d’autres partenaires techniques et financiers, sans doute à partir de l’année prochaine.

En effet, le ministre pense notamment à la BAD et la BM qui pourraient élever leur niveau de participation au financement du programme.

Selon Gilbert Ondongo, au-delà des aspects économiques et financiers, le programme met l’accent sur le social. Ainsi, le gouvernement s’est engagé à consacrer une part plus élevée aux dépenses sociales, notamment dans les domaines de la Santé, de la Protection sociale, de l’Education de base, de la Promotion de la femme, de l’Electricité, de l’Eau et de l’Assainissement urbain.

‘’ En cette année 2019, par exemple, les dépenses liées à ces domaines devraient atteindre 306 milliards  de francs CFA dont 32 milliards pour les filets sociaux ‘’, a-t-il annoncé.

La majorité présidentielle a également été sensibilisée aux cinq piliers du programme. Il s’agit de l’ajustement budgétaire; la sauvegarde de la stabilité du secteur financier; le renforcement de la gouvernance y compris la transparence; le renforcement des capacités statistiques ; les réformes structurelles.

Concernant la publication des quarante-huit mesures, le ministre a dit qu’elles étaient disponibles au niveau des administrations compétentes et sur certains sites web. Pour lui, chaque mesure identifiée par le gouvernement comporte une échéance pour son exécution et une indication sur l’institution ou l’organisme chargé de sa mise en œuvre.

-0- PANA MB/IS/IBA 30sept2019