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Éthiopie : Rencontre des chefs militaires du Soudan du Sud pour mettre fin aux hostilités

Addis-Abeba, Éthiopie (PANA) - Des commandants militaires des deux parties en conflit au Soudan du Sud se sont rencontrés ce samedi pour établir une ligne de démarcation par rapport à la position de leurs troupes respectives, mais aussi dans le but de mettre sur pied une zone tampon, et ceci dans le cadre de la déclaration adoptée en mi-décembre 2013 par les deux parties pour mettre fin aux affrontements.

Les commandants militaires de l'armée du Soudan du Sud et de l'armée populaire de libération du Soudan de l'opposition (SPLA), ont tenu une rencontre ce samedi, dans le but de jeter les bases pour la mise en œuvre d'un accord de cessation des hostilités.

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir et le chef rebelle, Riek Machar, note-t-on, ont déclaré la fin des affrontements après l'obtention d'un accord à Addis-Abeba, en Éthiopie, sous l'égide des chefs d'Etat de l'Afrique de l'Est.

Le principal médiateur dans les pourparlers de paix Sud-Soudanais, Seyoum Mesfin, a déclaré que les deux parties en conflit sont tombées d'accord pour "mettre en œuvre sans condition" toutes les recommandations contenues dans l'accord de cessez-le-feu.

Les mesures et les recommandations pour l'arrêt des affrontements contenues dans un accord plus connu sous le nom de matrice de la cessation des hostilités, ont été finalement signées par les forces rebelles le 9 novembre 2014.

"Œuvrons et travaillons dans l'unité pour nous assurer qu'il n'y aura plus de guerre, ou encore de tueries au Soudan du Sud. Il est temps de faire la paix, de faire la réconciliation et d'établir la confiance mutuelle", a déclaré M. Seyoum à l'ouverture des pourparlers.

À signaler que les principaux chefs militaires des deux parties en conflit ne se sont pas déplacés à Addis-Abeba, parce qu'étant frappés d'une interdiction de voyager de la part de l'Union européenne et d'un gel de leurs avoirs.

Les commandants militaires des deux parties sont aussi chargés dans le cadre de l'accord d'œuvrer à l'établissement d'une ligne de démarcation et de séparation totale de leurs troupes sur le champ de bataille.

Ils devront également donner des garanties à leur adhésion au calendrier du retrait des troupes et donner des gages aux membres superviseurs de l'accord de paix de l'autorité inter-gouvernementale pour le développement (IGAD) pour qu'ils puissent effectuer leur mission dans le pays (Soudan du Sud) sans aucune contrainte.

Le principal médiateur de paix dans le conflit Sud-soudanais a également exprimé ses regrets par rapport aux violations incessantes de l'accord de cessation des hostilités depuis le mois de janvier, déclarant au passage que ces violations ont installé "un sentiment de pessimisme et de malaise chez les Sud-Soudanais et la communauté internationale".

Le président, Kiir et son opposant, Riek Machar avaient donné la semaine passée, l'assurance que leurs forces militaires allaient arrêter les attaques les unes contre les autres dans le cadre des mesures et des recommandations à prendre pour mettre fin à la guerre.

"Il est temps d'enterrer la hache de guerre," a déclaré M. Seyoum.

À signaler au passage que l'accord de cessation des hostilités exige des deux parties belligérantes, la création d'une zone tampon et le retrait sur le terrain de tous les équipements militaires.

Les deux dirigeants en conflit, qui sont actuellement en train de se rencontrer sur le terrain avec des délégations avant la signature d'un accord total de cessez-le-feu, ont convenu du partage du pouvoir à travers la création d'un poste de Premier ministre.

En vertu de cet accord, M. Machar deviendrait le Premier ministre chargé de conduire les actions du gouvernement.

Il devrait aussi partager avec le président les prérogatives de nomination des gouverneurs.

-0- PANA AO/MA/BAD/IS/SOC 15nov2014