Trafic de faux médicaments en Afrique

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Fondation Brazzaville


"Les médicaments de la rue, ça tue". Au delà de ce slogan affiché par une pharmacie de la place dakaroise, les chiffres font froid dans le dos: 800.000 Africains meurent chaque année du fait des médicaments de la rue.

800.000 morts qui auraient pu être évitées avec une volonté politique de combattre un trafic qui était estimé, il y a quelques années, à 200 milliards de dollars au plan mondial et dont on connaît les principaux animateurs, la Chine et l'Inde.

Les gouvernements africains ne sont pas insensibles au problème du trafic des faux médicaments, certains pays comme le Burkina Faso et la Guinée ont signé la Convention MEDICRIME, qui criminalise la fabrication et la distribution des faux médicaments.

Malheureusement, ils manquent souvent de fermeté dans l'application des législations et sanctions lorsqu'elles existent.
Sous l'impulsion de la Fondation Brazzaville, cinq Etats africains, le Congo, le Ghana, le Niger, le Sénégal et le Togo, de prendre le taureau par les cornes, en lançant une nouvelle initiative pour combattre le trafic des médicaments contrefaits et de mauvaise qualité sur le continent africain.

Il s'agit, à travers cette initiative, d'aider à juguler le trafic des faux médicaments, grâce à l'introduction d'une législation criminalisant ce trafic et de sanctions pénales, en veillant surtout à leur application rigoureuse.La Fondation Brazzaville, qui est derrière cette initiative, est une organisation à but non lucratif indépendante basée à Londres et inscrite auprès de la Charity Commission UK.

Elle a tenté au cours de ces deux dernières années de mieux faire connaître les graves préjudices causés par le développement rapide du trafic des médicaments falsifiés et de mauvaise qualité sur la santé des populations des pays africains.

Pour la Fondation, "il est également clair que ce trafic est de plus en plus utilisé pour financer le terrorisme et la criminalité transnationale et pose donc une sérieuse menace à la sécurité publique"."Pour la première fois, ce ne sont pas des organisations internationales ou des Organisations non-gouvernementales qui lancent une initiative visant à éradiquer ce trafic mortel, mais des chefs d'Etat africains eux-mêmes", se réjouit la Fondation.

Les chefs d'Etat concernés par l'initiative ont convenu de confirmer leur engagement politique lors d'une réunion qui sera organisée les 8 et 9 octobre à Lomé, au Togo, où ils signeront un Protocole d'accord (MoU) et approuveront un Plan d'actions détaillé, avec un calendrier clairement défini.

L'objectif de cette initiative est d'introduire rapidement une législation visant à criminaliser le trafic des médicaments contrefaits et de mauvaise qualité et de veiller à l'harmonisation de cette législation entre les Parties au MoU.

La PANA a saisi cette occasion pour ouvrir, à partir de ce vendredi 13 septembre, un dossier sur la problématique du trafic des faux médicaments sur le continent africain.