Un groupe paramilitaire soudanais accusé d'avoir tué et prélevé de force du sang à des civils fuyant une ville assiégée
El Fasher, Soudan (PANA) - Les Forces de soutien rapide (FSR) soudanaises et les milices alliées tuent, kidnappent et prélèvent de force du sang sur les civils qui tentent de fuir El Fasher, la capitale du Darfour-Nord, a rapporté samedi un média soudanais, Sudan Tribune.
Il cite des survivants affirmant que les attaques sur la route menant à la ville de Tawila ont fait plusieurs morts. Tawila, destination de la plupart des personnes fuyant les violences, accueille désormais plus de 500 000 personnes déplacées confrontées à des conditions humanitaires difficiles.
Selon le Sudan Tribune, les survivants et les témoins oculaires ont rapporté que les crimes présumés comprenaient des meurtres, des détentions arbitraires et des prélèvements sanguins sur des captifs sans précautions médicales. Trois survivants qui ont atteint Tawila ont déclaré qu'au moins 10 civils étaient morts peu après avoir subi des prélèvements sanguins. Trois survivants qui ont atteint Tawila ont déclaré qu'au moins 10 civils sont morts peu après avoir subi une prise de sang.
Le média cite également Mohammed Khamis Doudah, porte-parole des personnes déplacées au camp de Zamzam, qui déclare que la violence sur la route s'était intensifiée. Il a ajouté que les FSR et leurs alliés avaient tué environ 15 civils sur la route au cours des deux dernières semaines.
Doudah accuse l'alliance Tasis, l'organisation politique qui chapeaute le gouvernement parallèle formé par les FSR dans les zones qu'ils contrôlent, d'attirer les gens hors d'El Fasher pour les capturer et demander une rançon. Il déclare également que les RSF avaient installé des hôpitaux de campagne dans le camp de Zamzam, qu'ils ont transformé en caserne militaire, afin de prélever du sang sur des jeunes hommes en bonne santé pour soigner leurs propres combattants blessés.
Un porte-parole du camp d'Abu Shouk rapporte également qu'une équipe d'urgence avait recensé les corps de près de 90 personnes exécutées sur la route reliant El Fasher à Tawila, que les habitants appellent désormais la "route de la mort ".
Il souligne que les RSF contrôlaient toutes les voies de sortie d'El Fasher et qu'environ 60 % des personnes qui avaient récemment tenté de fuir avaient été tuées parce qu'elles étaient soupçonnées de soutenir l'armée soudanaise. Parmi les personnes tuées figuraient des personnes qui tentaient de retourner dans la ville pour secourir des proches que les FSR accusaient de contrebande de marchandises.
Les FSR et la coalition Tasis ont désigné la zone de Gurney, à la porte ouest d'El Fasher, comme point de rassemblement pour les civils en fuite, d'où ils sont censés être transférés vers d'autres territoires.
Dans le même temps, les Forces armées soudanaises (FAS) qui contrôlent la capitale, Khartoum, ont annoncé samedi la formation d'un comité de sécurité avec une série de nouvelles mesures pour la ville.
Celles-ci comprennent l'interdiction de porter des armes en public et l'utilisation de véhicules non immatriculés. Elles ont également exhorté les citoyens à ne pas entrer en contact avec des étrangers sans papiers.
Selon le Sudan Tribune, cette décision intervient dans un contexte d'augmentation des pillages armés et des meurtres dans la ville, alors que les autorités s'efforcent de reconstruire les infrastructures et de rétablir les services de base après une période de contrôle par les FSR.
Le ministre de la Défense, Hassan Daoud Kabroun, qui préside le comité, déclare que ces mesures visaient à " stabiliser la situation sécuritaire et à rétablir l'autorité de l'Etat ".
Il ajoute dans un communiqué que l'interdiction des motos et des voitures sans permis était due à leur utilisation dans la plupart des vols signalés.
M. Kabroun a également appelé les citoyens à éviter toute relation avec des étrangers sans titre de séjour, invoquant " l'état de guerre " dans lequel se trouve le pays.
Les autorités ont récemment transféré de nombreux étrangers, en particulier des réfugiés du Soudan du Sud, vers des camps frontaliers après avoir accusé certains d'entre eux de se battre aux côtés des FSR contre l'Armée nationale.
-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 08sept2025