Soudan : L'augmentation des déplacements au Darfour pousse Tawila vers une crise à grande échelle, le choléra se propage
Port Soudan, Soudan (PANA) - Une organisation caritative internationale a tiré la sonnette d'alarme au sujet d'une catastrophe imminente dans une nouvelle localité du Darfour où les personnes fuyant les bombardements et le siège à Al Fashir sont maintenant confrontées à une crise à grande échelle et à une propagation du choléra.
Le Conseil norvégien pour les réfugiés (CNR) a lancé un appel urgent, avertissant qu'il y a actuellement une augmentation massive des personnes fuyant vers Tawila au Darfour Nord au cours des trois derniers mois "propulsant la petite ville dans une crise humanitaire à grande échelle".
« Avec le début de la saison des pluies, des centaines de milliers de personnes qui ont échappé de justesse à l'horreur se préparent à affronter des tempêtes torrentielles, une épidémie de choléra et une spirale de la faim », a déclaré le NRC dans un communiqué de presse vendredi.
Il est à noter que depuis avril 2025, Tawila a absorbé près de 379 000 personnes fuyant les campagnes répétées de destruction massive et le siège d'un an du camp de Zamzam et d'Al Fashir, où la famine a également été confirmée. La plupart sont des femmes (70%), des enfants et des personnes handicapées, qui arrivent dans les camps, le plus souvent à pied, après avoir fui pendant des jours pour sauver leur vie.
Le communiqué précise que quatre nouveaux camps ont été mis en place pour faire face à l'augmentation du nombre de réfugiés et que les organisations humanitaires sont débordées, l'aide prépositionnée avant la saison des pluies étant déjà épuisée.
La situation à Tawila est en train de s'effondrer « , a déclaré Shashwat Saraf, directeur du CNR pour le Soudan, ajoutant que » les familles survivent avec des miettes, dorment dans la boue sous un toit de paille et n'ont pratiquement pas accès à l'eau potable et aux toilettes".
"Les cas de choléra augmentent et la saison des pluies approche à grands pas, rendant les conditions de vie encore plus misérables.
Selon le communiqué de presse, les familles vivant dans les camps ont fui des scènes de violence extrême : Le raid d'avril sur les camps de Zamzam et d'Abu Shouk a fait jusqu'à 400 morts, de nombreux viols, des travailleurs humanitaires ont été tués et les survivants ont risqué leur vie pour fuir à Tawila en désespoir de cause.
Depuis avril 2023, 782 000 personnes ont été déplacées d'Al Fashir et de Zamzam, dont près de 500 000 rien qu'en avril-mai 2025.
Le communiqué indique qu'une évaluation distincte réalisée par les organisations humanitaires et les autorités locales à Al Fasher a révélé que 38% des enfants de moins de 5 ans sur les sites de déplacement souffrent de malnutrition aiguë, dont 11% de malnutrition aiguë sévère.
«La fenêtre pour sauver des milliers de vies se referme rapidement », a ajouté M. Saraf.
« Nous avons besoin de fonds et d'une action décisive de la part des dirigeants du monde entier pour acheminer les camions d'aide et les équipes de secours à Tawila - sans retards ni restrictions de la part des parties belligérantes - avant que la situation ne devienne totalement incontrôlable ».
Environ 781 998 personnes ont été déplacées de la ville d'Al Fashir et du camp de déplacés de Zamzam depuis avril 2023. En avril et mai 2025, 498 955 personnes ont été déplacées du camp de déplacés de Zamzam au Soudan, soit la quasi-totalité de la population précédemment enregistrée.
-0- PANA MO/RA/MTA/IS/SOC 11juil2025
