La mort d’un activiste burkinabè en détention en Côte d’Ivoire ravive la tension entre Ouagadougou et Abidjan
Ouagadougou, Burkina Faso (PANA)- La mort, jeudi dernier, de l’activiste burkinabè, Alain Christophe Traoré alias “Alino Faso”, alors qu’il était détenu en prison en Côte d’Ivoire, a suscité de vives émotions et interrogations au Burkina Faso.
“Le Gouvernement du Burkina Faso a appris avec consternation et une profonde indignation, le décès dans des circonstances obscures de notre compatriote Alain Christophe Traoré alias ”Alino Faso", a déclaré lundi soir à la Radiotélévision publique du Burkina (RTB), le porte-parole du gouvernement burkinabè, Gilbert Ouédraogo.
Selon un communiqué du procureur de la République de Côte d’Ivoire largement relayé sur les réseaux sociaux, “Alino Faso” serait décédé "le jeudi 24 juillet 2025" à "l’Ecole de gendarmerie", a ajouté M. Ouédraogo.
Lundi, le gouvernement burkinabè par le biais du ministère des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur a convoqué d’urgence la Chargée d’affaires de l’Ambassade de la République de Côte d’Ivoire au Burkina Faso aux fins de s’expliquer sur les faits.
Le gouvernement burkinabè dit s’étonner que le drame se soit produit dans une école de gendarmerie et dans ces circonstances alors même que "le Porte-parole du Gouvernement ivoirien s'était évertué à nier les pratiques d'enlèvement forcé, d'exécution sommaire et de torture en Côte d'Ivoire, lors d'un point de presse en date du 15 janvier 2025".
Pour les autorités burkinabè, "toutes ses déclarations d'intention sur la transparence et le respect des Droits humains contrastent paradoxalement avec la gestion ténébreuse de ce dossier soldée par la mort plus que suspecte de notre compatriote Alain Traoré."
Le gouvernement burkinabè "condamne fermement cette disparition assimilable à un assassinat crapuleux" et "s’indigne de cette tentative manifeste de tronquer les faits".
Il "exige des autorités ivoiriennes le rapatriement sans délai du corps de notre compatriote Alain Traoré pour des obsèques dignes et honorables", a dit le porte-parole du gouvernement burkinabè, précisant que la mort de Alino Faso "ne restera pas impunie".
Traoré Alain Christophe qui avait la double nationalité au moment des faits avait été interpellé le 10 janvier 2025 et était poursuivi pour les faits "d'intelligence avec des agents d'un Etat étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d'Ivoire ou à ses intérêts économiques essentiels, complot contre l'autorité de l’État, diffusion de nouvelles fausses de nature à entraîner une atteinte au moral de la population, rassemblement des renseignements de nature à nuire à la Défense nationale dans l'intention de les livrer à un Etat étranger et espionnage".
En dehors du communiqué du procureur, les autorités ivoiriennes n’ont pas encore réagit.
-0- PANA TNDD/JSG/SOC 29juil2025