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La justice burkinabè lance un appel à témoin suite à la mort d’un activiste burkinabè en prison en Côte d’Ivoire

Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - La justice burkinabè a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête et un appel à témoin suite à la mort jeudi 24 juillet 2025 à Abidjan, en Côte d’Ivoire de l’activiste burkinabè Alain Christophe Traoré alias Alino Faso, alors qu’il était détenu dans une prison.

 

La justice burkinabè, faisant suite à une plainte formelle de la famille du regretté a lancé une information judiciaire (…) par un réquisitoire introductif à l'effet d'informer sur les faits de tortures et d'assassinat contre x, a écrit le procureur du Faso  Blaise Bazié dans un communiqué.

 

"Le procureur invite toute personne ayant des informations utiles en lien avec cette affaire à saisir immédiatement son parquet", a-t-il indiqué, soulignant que tout sera mis en œuvre afin d'élucider les causes de la mort de Monsieur Traoré Alain Christophe alias Alino Faso.

 

Selon un communiqué du procureur de la République de Côte d’Ivoire largement relayé sur les réseaux sociaux, dimanche dernier “Alino Faso” est mort par suicide le jeudi 24 juillet 2025 à l’Ecole de gendarmerie d’Abidjan où il était détenu.

 

M. Traoré Alain Christophe qui avait la double nationalité au moment des faits  avait été interpellé le 10 janvier 2025 par les autorités ivoiriennes et était poursuivi pour les faits "d'intelligence avec des agents d'un Etat étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d'Ivoire ou à ses intérêts économiques essentiels, complot contre l'autorité de l’Etat, diffusion de nouvelles fausses de nature à entraîner une atteinte au moral de la population, rassemblement des renseignements de nature à nuire à la Défense nationale dans l'intention de les livrer à un Etat étranger et espionnage".

 

Lundi, le gouvernement burkinabè par le biais du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur a convoqué d’urgence la Chargée d’affaires de l’Ambassade de la République de Côte d’Ivoire au Burkina Faso aux fins de s’expliquer sur les faits.

 

Le gouvernement burkinabè "condamne fermement cette disparition assimilable à un assassinat crapuleux" et "s’indigne de cette tentative manifeste de tronquer les faits", a déclaré lundi, le porte-parole du gouvernement burkinabè, Gilbert Ouédraogo.

 

M. Ouédraogo a soutenu que le gouvernement burkinabè "exige des autorités ivoiriennes le rapatriement sans délai du corps de notre compatriote Alain Traoré pour des obsèques dignes et honorables", précisant que la mort de Alino Faso "ne restera pas impunie".

 

Mercredi, des milliers de burkinabè sont descendus dans les rues de la capitale Ouagadougou, pour exiger la lumière sur la mort.  Les manifestants conduits par la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC) se sont rassemblés devant l’ambassade de la Côte d’Ivoire à Ouagadougou où ils ont remis une déclaration aux autorités ivoiriennes.

 

Lors d’un point de presse animé mercredi à Abidjan à la suite d’un Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement de Côte d’Ivoire, Amadou Coulibaly a dénoncé, une tentative de "récupération politique"  au Burkina Faso de la mort de l’activiste burkinabè qui résidait en Côte d’Ivoire.

 

"Il est regrettable que l'on veuille exploiter (ce décès) à des fins politiques", avait déclaré M. Coulibaly lors d’un point de presse à l’issue du conseil des ministres et diffusé en direct sur les plateformes numériques de la Présidence de Côte d'Ivoire.

-0- PANA TNDD/IS/SOC 01août2025