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Des millions de personnes mourront à cause des coupes budgétaires, selon le responsable de l'Aide des Nations unies

New York, Etats-Unis (PANA) - Les opérations de sauvetage partout dans le monde continuent d'être interrompues par de vastes réductions de financement qui entraîneront la mort de millions de personnes, a déclaré mercredi, le plus haut responsable de l'Aide de l'ONU.

"Réduire le financement pour ceux qui en ont le plus besoin n'est pas quelque chose dont on peut se vanter... l'impact des réductions de l'aide est que des millions de personnes meurent", a averti le coordinateur des secours d'urgence, Tom Fletcher.

S'exprimant depuis un hôpital bondé de Kandahar, dans le sud de l'Afghanistan, où trois ou quatre patients doivent partager un même lit, M. Fletcher a rappelé que la crise financière avait déjà contraint les équipes d'aide de l'ONU à fermer 400 centres de soins primaires dans le pays à ce jour.

Sa mise en garde fait écho aux annonces de mesures drastiques de réduction des coûts en réponse à la pénurie chronique - et maintenant aiguë - de fonds, y compris la fin de certains programmes d'aide par de nombreuses agences humanitaires des Nations unies.

Il s'agit notamment du Programme alimentaire mondial (PAM), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), du Bureau de coordination de l'aide des Nations unies (OCHA), de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et de l'ONUSIDA.

De retour en Afghanistan, la réalité des coupes budgétaires continue de se manifester dans les hôpitaux "où l'on peut voir les médecins prendre les décisions les plus horribles sur les vies à sauver et celles à ne pas sauver", a déclaré M. Fletcher à l'hôpital régional de Mirwais.

Le manque d'investissement dans l'aide humanitaire a également affecté les femmes afghanes travaillant dans le secteur de la santé, dont les salaires sont réduits de deux tiers, a poursuivi M. Fletcher. La situation des femmes dans le pays est bien documentée et a été condamnée par la communauté internationale. Elle s'est détériorée à la suite de nombreux décrets prohibitifs édictés par les autorités de facto qui ont pris le contrôle de Kaboul en 2021.

Dans le cadre de sa visite officielle en Afghanistan, M. Fletcher a rencontré le gouverneur provincial de facto, Mullah Shirin Akhund, pour discuter de la nécessité de faire face à la crise humanitaire en Afghanistan. Celle-ci survient après plus de quatre décennies de conflits qui ont laissé près de la moitié de la population - quelque 22,9 millions de personnes - dans l'incapacité de survivre grâce à l'aide humanitaire.

Lors d'entretiens antérieurs au cours de sa visite officielle, M. Fletcher a souligné que le développement n'était pas possible sans l'éducation des filles et leur pleine participation à l'économie du pays, a rapporté UN News.

Avec une malnutrition galopante, un manque de services de base et des prévisions économiques désastreuses, l'Afghanistan dispose de peu de ressources pour faire face à l'arrivée d'un nombre croissant de réfugiés afghans renvoyés par les pays voisins, notamment le Pakistan et l'Iran.

L'ampleur des refoulements est énorme, avec plus de 250 000 Afghans renvoyés pour le seul mois d'avril, dont 96 000 ont été expulsés de force. Mardi, l'agence des Nations unies pour les réfugiés, le HCR, s'est déclarée particulièrement alarmée par le sort des femmes et des jeunes filles, qui sont confrontées à une répression croissante sous le régime des talibans.

Lors de son séjour à Kandahar, M. Fletcher a également visité un centre d'accueil où les Nations unies et les partenaires humanitaires apportent leur soutien, notamment sous la forme de bilans de santé et d'argent liquide. Il a déclaré que la fermeture de centaines d'établissements de santé dans la région avait privé plus de trois millions de personnes d'un accès aux soins primaires.

-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 01mai2025