Le groupe de travail du comité international de suivi sur la Libye du Processus de Berlin appelle à la protection des civils
Tripoli, Libye (PANA) - Les coprésidents du groupe de travail sur le droit humanitaire et les droits de l'homme du Processus de Berlin - les Pays-Bas, la Suisse et l'UNSMIL - ont exprimé leur inquiétude face à la récente escalade de la violence dans la capitale libyenne, Tripoli, qui a fait des morts et des blessés parmi les civils, endommagé des habitations et des infrastructures protégées, et conduit à la répression violente des manifestants.
Dans un communiqué publié par l'UNSMIL, il est indiqué que le fait que des civils aient été tués et blessés au cours des combats dans des zones densément peuplées de Tripoli représente un manquement manifeste de toutes les parties à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire de protéger les civils à tout moment.
Les bombardements et les tirs qui ont touché des maisons dans des quartiers résidentiels et endommagé des hôpitaux soulignent encore l'impact des affrontements sur les infrastructures civiles.
« Les parties doivent prendre des mesures pour protéger les civils et les biens de caractère civil, les hôpitaux bénéficiant d'une protection spéciale », ont souligné les coprésidents.
La déclaration indique que les coprésidents sont particulièrement alarmés par les rapports selon lesquels des balles réelles ont été utilisées par les acteurs de la sécurité pour repousser les manifestants, alors que des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Tripoli pour demander un changement politique et le retrait des groupes armés de la ville.
« Tous les Libyens doivent se voir garantir leur droit à la liberté d'expression et de réunion pacifique sans crainte de représailles », ont souligné les coprésidents, appelant les autorités à mener des enquêtes indépendantes sur cette violente répression, qui viole les obligations de la Libye au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et à demander des comptes aux auteurs de ces actes.
Un environnement qui préserve l'espace civique est essentiel pour protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales, ont-ils déclaré, ajoutant qu'il permet une participation politique inclusive et servira à faire progresser la transition politique de la Libye sur la base d'un dialogue libre et ouvert.
Les coprésidents ont déclaré qu'ils prenaient également note des informations selon lesquelles des acteurs armés ont pris le contrôle de centres de détention.
Ils ont déclaré que dans un contexte marqué par des détentions arbitraires, des tortures et des mauvais traitements généralisés et systématiques, il est primordial que les droits des détenus soient protégés, qu'ils soient traités humainement et que tous les éléments de preuve pour les efforts de responsabilisation nationaux et internationaux soient préservés, y compris les registres trouvés dans les sites de détention. « La justice pour les victimes, les survivants et leurs familles doit être une priorité commune », ont souligné les coprésidents.
Dans cette optique, les coprésidents se félicitent que la Libye ait accepté la compétence de la Cour pénale internationale en ce qui concerne les crimes présumés commis sur son territoire de 2011 à la fin de 2027 et ont appelé toutes les autorités libyennes à coopérer pleinement avec la Cour, y compris en ce qui concerne les mandats d'arrêt en suspens.
Une réforme institutionnelle est nécessaire de toute urgence et doit être une priorité nationale pour défendre les droits de l'homme et l'État de droit. «Elle doit renforcer le contrôle, garantir la responsabilité et empêcher l'impunité », ont souligné les coprésidents, qui ont réitéré leur engagement à soutenir tous les efforts visant à sauvegarder les droits de l'homme, à promouvoir la justice et à renforcer l'État de droit.
-0- PANA MA/MTA/IS/SOC 18mai2025