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Un berger décapité dans une zone montagneuse refuge de groupes jihadistes en Tunisie

Tunis, Tunisie (PANA) - Un jeune berger tunisien, la vingtaine, a été retrouvé décapité dimanche dans une zone montagneuse proche de la frontière avec l'Algérie, où sont retranchés des groupes jihadistes.

Selon le porte-parole du tribunal de Kasserine, chef-lieu de la région, des représentants du ministère public se sont rendus sur les lieux du crime situés dans une zone militaire fermée où des renforts sécuritaires et militaires ont été dépêchés pour mener une opération de ratissage à la recherche d'assaillants.

Les investigations préliminaires attestent du caractère terroriste du crime, a souligné le porte-parole, notant que des “groupes terroristes” sont implantés au Mont Salloum qui surplombe la localité de Slatnia, de la délégation de Hassi Frid, relevant du gouvernorat de Kasserine, où a eu lieu l'attaque.

Okba Dhehibi était en train de faire paître ses moutons en compagnie de deux camarades, quand ils ont été surpris par plusieurs assaillants qui les ont ligotés avant d’égorger la victime en épargnant les deux autres, rapporte l'agence TAP, citant le  porte parole.

A la suite de ce crime, qui a suscité une vive émotion dans l’opinion publique, le Premier ministre, Hichem Mechichi, a dépêché le ministre de l’intérieur, Taoufik Charfeddine, à Kasserine pour présenter ses condoléances à la famille éplorée et lui apporter un soutien psychologique et matériel, en son nom, lui-même étant en confinement après une récente visite à Paris.

Dans un communiqué gouvernemental, il a, par la même occasion, donné des instructions aux ministres de l’Intérieur et de la Défense pour intensifier les efforts en vue de lever le voile sur cette opération criminelle et ses commanditaires, indiquant que “la lutte contre le terrorisme doit se poursuivre sans répit jusqu’à l’extermination de ses poches”.

Deux autres bergers, Mabrouk Soltani (16 ans) et Khalifa (23 ans), avaient été atrocement assassinés, respectivement, en 2015 et 2017 par des membres du groupe “Jound al Khilafa”, relevant de l’organisation Daech.

Selon le colonel-major Mokhtar ben Nasr, président de la commission nationale de lutte contre le terrorisme, ces jihadistes dont le nombre est estimé à plusieurs dizaines, traqués par l’Armée et la Garde nationale, sont acculés à s’attaquer épisodiquement à des habitations isolées pour s’approvisionner en nourriture.

Ils s’en prennent au passage aux bergers qu’ils considèrent comme des indicateurs et qu’ils accusent d’informer les autorités sécuritaires de leurs mouvements dans les montagnes.

-0- PANA BB/JSG/SOC 21dec2020