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Tunisie : la police boucle les rues pour empêcher un sit-in de l'opposition

Tunis Tunisie (PANA) - Toutes les rues qui mènent à la cité Bardo, où se trouve le siège du Parlement tunisien, sont bouclées par les forces de l'ordre qui ont ainsi isolé toute la zone, a constaté la PANA.

Ces mesures sécuritaires renforcées interviennent à la suite de l'annonce faite par "la Coalition troisième République" de tenir, à partir de ce dimanche, un sit-in indéterminé pour exiger la dissolution du Parlement et la formation d'un gouvernement restreint de compétences non partisanes pour expédier les affaires, a-t-on appris de source informée.

Le nettoyage de la loi électorale et la révision de la Constitution pour la faire adopter par un référendum populaire, figurent aussi au nombre des points de revendication de la Coalition.

La crise politique s'est détériorée, ces dernières semaines en Tunisie, marquée par des échanges musclés émaillés par des insultes et des menaces de mort, diffusées en direct, entre les députés des différents blocs parlementaires.

Réagissant aux mesures sécuritaires renforcées dans les rues qui mènent à la cité Bardo, le porte-parole du Front de salut national, Fathi El Wargali a affirmé qu'ils "ont subi des pressions de la part des forces de l'ordre", insistant "sur la volonté de la Coalition de renforcer le mouvement populaire pour faire face aux violations politiques perpétrées par le ministère de l'Intérieur". Il a appelé la Communauté internationale "à accorder une attention aux pressions et violations dont ils sont victimes".

L'ancienne députée et activiste politique, Fatima el Massidi a dénoncé la fermeture ce dimanche des issues et rues devant les protestataires, qualifiant ces mesures de "violation de la liberté d'expression et du droit de manifester garanti par la Constitution ".

Dans une déclaration faite à une radio locale, elle a considéré ces mesures sécuritaires comme "un premier pas vers la dictature".

Ce nouveau mouvement de protestation est soutenu par des forces politiques et syndicales ainsi que des organisations de la société civile. Ainsi, le Secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Tabboubi avait récemment affirmé que "le pays traverse une crise politique", appelant à l'organisation d'un référendum populaire "pour évaluer le régime politique".

 

-0- PANA YY/IN/TBM 14juin2020