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Tunis dément les informations sur le retour de combattants tunisiens des foyers de tension

Tunis, Tunisie (PANA) - Le ministère tunisien de l'Intérieur a qualifié de "non-fondées et de nature à terroriser l'opinion publique", les informations qui circulent ces derniers temps sur les réseaux sociaux et sur certains sites internet et faisant état du retour en Tunisie des combattants membres des "organisations terroristes" évoluant dans les foyers de tension.

 

Le ministère a précisé lundi dans un communiqué, que "tous ceux dont l'adhésion aux organisations terroristes est prouvée et qui ont combattu ou participé à des opérations terroristes, seront immédiatement, après leur retour au pays, déférés devant les instances judiciaires spécialisées représentées par le Pôle judiciaire pour la lutte contre le terrorisme qui prendra les mesures nécessaires conformément aux lois prévues, à cet effet".

 

Des sources médiatiques tunisiennes ont indiqué que l'Aéroport international Enfidha va accueillir, à partir de mardi, les premiers groupes de prisonniers tunisiens membres de Daesh expatrtriés par la Turquie.

 

Les autorités turques ont décidé de renvoyer à leurs pays d'origine les prisonniers membres de Daesh détenus dans ses prisons, rappelle-t-on.

 

Le nombre de prisonniers tunisiens membres de Daesch détenus dans les prisons turques est estimé à 460 personnes dont des femmes et des enfants, sans compter les nombreux Tunisiens encore présents à l'intérieur de la Syrie, notamment dans la ville de Idlib encerclée par l'armée arabe syrienne.

 

Le nombre exact des combattants tunisiens dans les foyers de tension n'est pas déterminé; nombreux parmi eux ont rejoint les zones de combats clandestinement en utilisant des trajets indirects pour se rendre en Syrie et en Irak via la Turquie, la Libye ou des pays d'Europe de l'Est.

 

Selon des statistiques officielles fournies par le ministère tunisien de l'Intérieur, le nombre de "terroristes tunisiens" présents en Libye, en Syrie et en Irak est estimé à 2.929 personnes, parmi environ 10.000 combattants, selon des chiffres fournis par des organisations des droits de l'homme, des institutions sécuritaires et des partis politiques.

 

Une étude de l'Institut "Washington" intitulée "les combattants tunisiens en Syrie et en Irak" a indiqué que le nombre de tunisiens tués de 2012 à 2013 dans les foyers de tension, est estimé à 3.204 "terroristes", sur un total de 10.860 personnes dont 2.720 sont revenus en Tunisie à la date du mois de mars 2018.

 

De 2014 à 2017, les autorités tunisiennes ont arrêté des milliers de jeunes (filles et garçons) qui tentaient de rejoindre la Syrie et l'Irak.

 

Les plus importantes vagues de combattants tunisiens partis rejoindre les organisations "terroristes" dans les foyers de tension, notamment en Irak et en Syrie, ont été enregistrées pendant la gouvernance de la Troïka qui a pris le pouvoir en Tunisie après l'insurrection populaire de 2011.

 

Le président du Comité national de lutte contre le terrorisme, Mokhtar Ben Nasser, a affirmé en février dernier, que 1.000 "terroristes" sont revenus en Tunisie ces dernières années.

 

Il a précisé que 10% de ces revenants sont emprisonnés, alors que d'autres sont sous surveillance administrative ou en résidence forcée, indiquant que plusieurs ont regagné dans la clandestinité la Tunisie.

-0- PANA YY/IN/IS/SOC 11nov2019