Agence Panafricaine d'information

Trois militaires congolais de la MISCA condamnés à trois ans de prison ferme pour crime de guerre

Brazzaville, Congo (PANA) - Trois militaires - un commandant, un sergent et un soldat de première classe - membres du contingent congolais de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) en 2014, ont été condamnés à trois ans de prison ferme par la Justice congolaise pour crime de guerre en République centrafricaine, rapporte lundi la presse locale.

Sur la base d’une plainte déposée par l’Etat congolais au tribunal de grande instance de Brazzaville, ces derniers ont été reconnus coupables d’avoir capturé, le 24 mars 2014, puis assassiné 12 combattants anti-Balaka à Boali, une localité située à 80 kilomètres de Bangui, capitale de la Centrafrique.

Ce jour-là, d’après l’acte d’accusation et le témoignage fait par le commandant Abéka, capitaine à l’époque des faits et commandant du Bataillon, il était 14 heures, lorsqu’une soixantaine de combattants anti-Balaka ont lancé un assaut sur la ville, dans l’objectif d’exterminer la communauté musulmane Séléka, réfugiée dans l’Eglise catholique de la ville.

Dans sa mission de protection et de prévention du génocide, le contingent congolais s’est interposé. De violents affrontements ont ensuite éclaté, au cours desquels, un militaire congolais a succombé et deux autres ont été blessés. Plus dynamiques et opérationnels, les militaires congolais ont réussi à contenir l’assaut et capturé quelques-uns de ces combattants anti-Balaka.

‘’Nous les avions poursuivis jusqu’à leur dernier retranchement et réussi à capturer 12 d’entre eux, parmi lesquels quatre femmes, un adolescent et un réputé commandant Séléka surnommé "Général douze puissance". Nous les avions menottés et conduit à notre base. Ils ont été ensuite exécutés sur ordre du sous-préfet de Boali et enterrés mais pas par nous", a relaté le commandant Abéka devant les juges.

Jugeant ces faits constitutifs de crime de guerre, la Cour criminelle congolaise a prononcé une peine commune de trois ans d’emprisonnement ferme contre ces militaires en leur accordant des circonstances atténuantes.
-0- PANA MB/JSG/IBA 30avr2018