Agence Panafricaine d'information

Tripoli retrouve son calme au lendemain de violents affrontements armés

Tripoli, Libye (PANA) - La capitale libyenne Tripoli s'est réveillée, ce dimanche, dans le calme, retrouvant sa quiétude au lendemain d'une journée marquée par de violents combats entre groupes armés rivaux ayant fait 32 morts et 159 blessés, laissant la ville sous un choc énorme après la terreur vécue par ses habitants.

 

Les rues où les affrontements se sont déroulés la veille portent encore les stigmates des combats avec les douilles des balles de différents calibres éparpillées partout, les devantures de certaines maisons, et immeubles sont calcinés, marqués par les traces de denses fumées noires émanant des incendies qui sont se déclenchés.

 

Les carcasses de voitures éventrées et entièrement consumées par le feu jonchent les trottoirs et les pieds des immeubles en raison des affrontements armés.


Les citoyens encre désorientés tentent tant bien que mal de reprendre progressivement le rythme habituel de leur vie meurtris par les drames qu'ils ont vécu.

 

Les commerces ont repris dans certains quartiers notamment les boutiques et les magasins, alors que les habitants tentent de retrouver leurs esprits et sortir après avoir été bloqué toute la journée de samedi dans leurs maisons en raison de la violence des accrochages et des combats ou des armes moyennes et lourdes ont été utilisées ainsi que des drones.

 

Certains se sont livrés au nettoyage des rues ou devant les immeubles en enlevant les déchets, les branches d'arbres et autres débris se trouvant sur le sol.


Dans son dernier bilan, le ministère libyen de la Santé du gouvernement d'unité nationale, a indiqué que 191 victimes ont été recensées dont 32 décès et 159 blessés dont 102 sont hospitalisés dans des établissements sanitaires.

 

Depuis vendredi soir, des affrontements ont lieu à Tripoli près des quartiers de Tarik Al-Zawiya et de Bab Ben Ghachir, opposant une force de la Sûreté générale dirigée par Imad Trabelsi sous la tutelle du gouvernement d'unité nationale et la "777e brigade de combat" dirigée par Haitham Al-Tajouri, affilié au gouvernement désigné par le Parlement.

 

Les affrontements armés dans la capitale ont suscité un tollé général aussi bien au niveau local qu'étranger, dénonçant ces violences injustifiées ciblant les civils et appelant à la cessation immédiate des hostilités et au dialogue pour régler la crise et aller vers des élections pour trancher la question de légitimité des institutions.

 

L'Organe de soutien à la stabilisation a déclaré que l'opération de sécurité qu'il a menée a pour but de faire face à la menace la sécurité contre la capitale et de ses habitants, qu'après avoir reçu des informations confirmées sur le soi-disant Haitham Al-Tajouri se préparant à déstabiliser la sécurité de la capitale, Tripoli, et de la faire entrer dans un cycle d'un long conflit, ainsi que de préparer l'équipement et la logistique pour y parvenir, ce qui a été confirmé après la prise d'assaut de son principal bastion de la rue Al-Zawiya.

 

Il a précisé que Haitham Al-Tajori a, par la suite, lancé son plan lorsqu'un groupe qui lui est affilié a tiré la nuit dernière sur un convoi appartenant au Service général de sécurité, ajoutant qu'après cela, des instructions ont été données à certaines unités de combat de l'Organe de soutien à la stabilisation pour préparer et mettre en œuvre une opération de sécurisation visant à lever cette faille de sécurité qui menace la sécurité de la capitale et de ses habitants.

 

L'Organe de soutien à la stabilisation a déclaré que l'opération de sécurité visait à faire face à la menace sécuritaire dans les plus brefs délais, à réduire autant que possible les pertes en vies humaines et en biens et à épargner à la capitale d'entrer dans un conflit qui pourrait se prolonger et qui auront des effets désastreux sur les citoyens et les propriétés publiques et privées.

 

Le Premier ministre du gouvernement d'unité nationale, Abdelhamid Al-Dbaiba, a déclaré, samedi soir, que la capitale, Tripoli, avait fait l'objet de ce qu'il a qualifié d'"agression planifiée de l'intérieur et de l'extérieur".

 

M. Al-Dabaiba a ajouté, lors de son inspection des forces militaires à Tripoli, que "le temps des coups d'État est révolu et que quiconque veut gouverner le pays avec la poudre et le feu nous lui disons : Tu rêves", soulignant que la seule façon de résoudre la crise en Libye "est la voie électorale".

 

Le Premier ministre du gouvernement d'unité nationale, Abdelhamid Al-Dbaiba, a ordonné aussi que des mesures immédiates soient prises pour arrêter tous les participants à "l'agression contre la capitale, Tripoli, et terrorisant les paisibles citoyens, sans exception, qu'ils soient militaires ou civils".

 

Il a adressé une correspondance au ministre de l'Intérieur, au procureur militaire et aux services de sécurité concernés, leur demandant d'exécuter ses ordres en application des dispositions de la loi.

 

M. Al-Dbaiba, a chargé, dimanche, deux commissions d'enquêter sur les dégâts dans les municipalités de Tripoli Centre et Abou Slim.

 

Il a également chargé l'Autorité de développement des centres administratifs d'entretenir les sièges administratifs qui ont été endommagés lors des affrontements armés de samedi dans la capitale.

 

En outre, après l'amélioration de la situation sécuritaire à Tripoli, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a invité les présidents des universités à reprendre les études et les examens à partir du demain lundi.

 

De son côté, la direction de l'aéroport international de Maitigua, banlieue Est de Tripoli, a annoncé que l'aéroport est ouvert au trafic aérien et que des travaux sont en cours pour redémarrer normalement selon les horaires de vol approuvés, à partir de ce dimanche.

-0- PANA BY/IS 28août2022