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Soutien « sans ambiguïtés » de la France au gouvernement du Premier ministre Fayez al-Serraj

Paris, France (PANA) - Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré vendredi, que la France soutient le gouvernement d’entente nationale dirigé par le Premier ministre, Fayez al-Sarraj, alors que le ministre de l’Intérieur libyen a annoncé jeudi, qu’il suspendait la coopération de sécurité de son ministère avec la France accusée de soutenir Khalifa Haftar.

La situation qui prévaut en Libye a nécessité une demande de cessez-le-feu rapide dans les combats qui opposent, depuis le 4 avril à Tripoli, les forces du maréchal Khalifa Haftar à celles du Premier ministre Fayez al-Sarraj.

« La position de la France est sans ambiguïté. Elle soutient le gouvernement d’entente nationale de M. al-Sarraj, avec lequel elle entretient une étroite coopération sécuritaire qui s’est notamment concrétisée par un appui à la constitution de la Garde présidentielle et au renforcement des capacités de la Marine libyenne », a déclaré vendredi, au cours d’un point de presse, Mme Agnès von der Mühll, directrice de la communication et de la presse, porte-parole du Quai d’Orsay.

Le ministre de l’Intérieur, Fathi Bach Agha, dans un communiqué publié par son service de presse, a ordonné la suspension de tout lien entre son ministère et la France dans le cadre des accords sécuritaires bilatéraux, «à cause de la position du gouvernement français favorable au criminel Haftar, qui agit contre la légitimité ».

« Nous sommes surpris par ces déclarations dont nous ne savons pas si elles engagent l’ensemble du gouvernement d’entente nationale. La France a dit son opposition à l’offensive en cours ; elle appelle à nouveau à un cessez-le-feu rapide et à une reprise sans délai du dialogue, en vue de relancer un processus politique crédible conduit sous l’autorité des Nations Unies », a ajouté Mme Agnès von der Mühll.

Le porte-parole du Quai d'Orsay a rappelé que le président français et son ministre des Affaires étrangères se sont entretenus ces derniers jours avec le Secrétaire général des Nations Unies et son représentant spécial pour la Libye et ont réitéré le soutien de la France aux efforts des Nations Unies, y compris sur le plan humanitaire.

« Avec ses partenaires, notamment européens, la France œuvre sans relâche à favoriser une solution politique, conformément aux engagements pris par les parties libyennes à Paris, à Palerme et à Abou Dhabi. Elle soutient l’initiative britannique au Conseil de sécurité des Nations Unies, en vue de l’adoption d’une résolution appelant à un cessez-le-feu », a conclu Mme Agnès von der Mühll.

Les forces de l'Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar, rappelle-t-on, ont attaqué, jeudi 4 avril, la région de l'Ouest du pays et la capitale Tripoli, siège de l'Armée relevant du Gouvernement d'union nationale du Premier ministre, Fayez al-Sarraj où les affrontements ont fait, selon un dernier bilan publié par l’Organisation mondiale de la Santé, au moins 213 morts et 1.009 autres blessées.

Depuis le début des hostilités, plusieurs voix se sont élevées à travers le monde appelant les forces du maréchal Haftar et celles du Gouvernement d’union nationale à s’abstenir de toute violence et à privilégier une issue politique pour régler leur différend qui n'ont pas été entendues par les belligérants. 

Cette escalade miliaire survient alors qu’une Conférence nationale inclusive sous l'égide de l'Envoyé de l'ONU en Libye, prévue du 14 au 16 avril courant à Ghadamès, au sud-ouest du pays, destinée à obtenir un consensus entre les Libyens sur un agenda des élections générales, pour mettre fin à la période de transition, vient d’être annulée.

-0- PANA BM/IS/IBA/SOC 19avr2019