Agence Panafricaine d'information

RSF demande la fin de la détention du journaliste béninois Igance Sossou

Paris, France (PANA) – Reporters sans frontières (RSF) a témoigné vendredi, de sa préoccupation et de son incompréhension concernant le sort du journaliste, Ignace Sossou, maintenu en détention alors que les preuves de son innocence sont sur la place publique depuis longtemps. 

 

"Trois mois, ça suffit ! Le moment est venu de mettre fin à la détention d'Ignace Sossou qui n'a fait que son travail en relayant des propos d'intérêt public. Nous sommes vivement préoccupés par le sort de ce journaliste injustement maintenu en prison, alors que les preuves de son innocence sont sur la place publique comme RSF en fournit une nouvelle fois la preuve irréfutable avec cette vidéo", a déclaré vendredi, le directeur du bureau Afrique de l'Ouest de RSF, Assane Diagne, dans un communiqué dont copie a été transmise à la PANA à Paris.

 

Igance Sossou, journaliste d'investigation et directeur de production de Bénin Web TV, a été condamné, le 24 décembre 2019, suite à une plainte du procureur de la République du Bénin, à 18 mois de prison ferme pour "harcèlement par le biais de moyens de communication électronique" pour avoir relayé sur les réseaux sociaux des propos du procureur tenus au cours d’un atelier de travail organisé par l’Agence française de développement médias CFI.

 

Le journaliste a relayé les propos du procureur qui a comparé la loi de 2018 sur le Code numérique à une «arme» susceptible d’être utilisée contre les journalistes, et s’est prononcé sur la coupure d’Internet décidée par les autorités durant les élections législatives d’avril 2019 et c’est ainsi qu’estimant qu’ils avaient été sortis de leur contexte, le procureur a porté plainte contre Ignace Sossou. 

 

RSF a souligné qu’elle a diffusé, vendredi, une vidéo qui remet en lumière les preuves de l’innocence totale d’Ignace Sossou en confrontant les tweets publiés par le journaliste et les extraits audios des déclarations du procureur qui avait porté plainte contre lui.

 

«Tous deux avaient participé à un atelier organisé par l'Agence française de développement médias en décembre dernier. Comme le montre de manière incontestable cette vidéo, les propos du magistrat n'ont été ni tronqués, ni source d'aucune forme de harcèlement », a indiqué RSF.

 

Par ailleurs, RSF a affirmé qu’elle s’est jointe à une tribune commune publiée le 13 mars par plus de 120 médias et journalistes d'Afrique de l'Ouest demandant la libération du journaliste béninois. 

-0- PANA BM/IS/SOC 21mars2020