Agence Panafricaine d'information

Près de 370 mille enfants déplacés à l'intérieur de la RCA dans le contexte actuel de violence

Bangui, Centrafrique (PANA) - On estime que 738 mille personnes, dont la moitié sont des enfants, sont désormais déplacées à l'intérieur de la République centrafricaine (RCA) en raison de la violence et de l'insécurité.

Il s'agit du plus haut niveau de déplacement d'enfants dans le pays depuis 2014, et le Fonds des Nations unies pour l'enfance  (UNICEF) met en garde contre les risques croissants pour les enfants, notamment l'exposition à la violence sexuelle et physique, le recrutement et l'utilisation par les forces et groupes armés, l'augmentation des taux de malnutrition et l'accès limité aux services essentiels.

L'UNICEF s'inquiète également de l'impact des récents déplacements sur les communautés d'accueil, déjà extrêmement fragiles en raison d'années de conflit et d'instabilité, indique un communiqué.

Selon les dernières estimations, au moins 168 mille enfants n'ont eu d'autre choix que de fuir leur foyer en raison des violences généralisées qui ont précédé et suivi les élections générales de décembre dernier. 

"Environ 70 mille d'entre eux n'ont pas été en mesure de rentrer chez eux. Leur situation - et celle d'autres enfants déjà déplacés - reste extrêmement préoccupante, car beaucoup ont été séparés de leurs famille et sont davantage exposés aux violations des droits de l'enfant comme l'enlèvement, les menaces ou l'obligation de rejoindre les forces et les groupes armés", a déclaré l'UNICEF.

Le recrutement et l'utilisation d'enfants par les forces et les groupes armés restent la violation grave des droits de l'enfant la plus fréquente en RCA, indique le communiqué, précisant qu'elle représente 584 des 792 cas de violations graves confirmées en 2020.

L'UNICEF a reçu des rapports non vérifiés indiquant que le recrutement et l'utilisation d'enfants se sont poursuivis au cours des quatre premiers mois de 2021. La violence et l'insécurité ont empêché la vérification de certaines violations signalées.

" Nous sommes extrêmement préoccupés par le sort des milliers d'enfants qui, après avoir vu leur vie bouleversée par le conflit et la violence, peuvent maintenant subir le traumatisme supplémentaire d'être forcés à rejoindre et à vivre parmi les acteurs armés, à s'engager dans le combat, mettant à la fois leur vie et celle des autres en extrême danger ", a déclaré le Représentant de l'UNICEF en RCA, Fran Equiza.

"Ces événements effrayants peuvent laisser une marque indélébile sur la vie des enfants et des familles et constituent une violation inacceptable de leurs droits fondamentaux,"a-t-il indiqué

Le communiqué souligne qu'en dépit de défis importants, notamment les attaques contre les travailleurs humanitaires, l'UNICEF continue de renforcer ses activités de protection de l'enfance dans tout le pays.

Ces efforts comprennent le déploiement d'équipes mobiles de protection de l'enfance qui peuvent atteindre les enfants vulnérables, y compris ceux situés dans des zones reculées.

L'UNICEF et ses partenaires s'efforcent également de proposer aux enfants des activités de santé mentale et des activités psychosociales par le biais d'espaces amis des enfants et d'autres interventions communautaires.

Il a également indiqué que dans le cadre du processus à plus long terme de réintégration dans leur famille et dans leur communauté, les enfants anciennement associés aux forces et groupes armés bénéficient de programmes spécialisés qui leur permettent de retourner à l'école ou de recevoir une formation professionnelle.

Depuis 2014, l'UNICEF et ses partenaires ont contribué à la libération de plus de 15.500 enfants - dont 30 pc de filles - des forces et groupes armés.

Environ un de ces enfants sur cinq n'a cependant pas encore été inscrit dans des programmes de réintégration, principalement en raison de contraintes de financement.
-0- PANA MA/MTA/JSG/SOC 28avr2021