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Ouverture à Bamako d'une conférence sociale pour faire un diagnostic de la détérioration du climat social au Mali

Bamako, Mali (PANA) - Une Conférence sociale s'est ouverte, lundi, au Centre international de conférence de Bamako (CICB) avec pour objectif de permettre aux participants de faire un diagnostic clair des causes réelles de la détérioration du climat social et, surtout, de favoriser l’élaboration et la signature d’un Pacte de stabilité sociale au Mali, a appris la PANA de source officielle.

La conférence qui se terminera, vendredi, permettra aux participants d’identifier les inégalités salariales et leurs causes pour plus d’équité et de justice sociale, et d’identifier les besoins de renforcement des capacités des acteurs tripartites et du cadre juridique et institutionnel du dialogue social.

Les participants à cette conférence, qui regroupe des représentants du gouvernement, des syndicats, du patronat et bien d'autres acteurs du monde du travail, vont s'atteler, durant toute la semaine, à identifier les moyens et mécanismes permettant d’aboutir à une stabilité sociale durable.

Durant les travaux, ils se pencheront sur trois thématiques principales : la liberté syndicale et l’exercice du droit de grève, le dialogue social, ainsi que la gestion des carrières et la politique de rémunération.

Selon la ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Mme Diawara Aoua Paul Diallo, dont le département est l’initiateur de la conférence sociale, cette rencontre "est l’occasion de poser les jalons d’une évolution permettant à l’ensemble des acteurs sociaux d’avoir une convergence de vue pour l’apaisement du climat qui a été fortement perturbé au cours des cinq dernières années."

« En termes de statistiques, a-t-elle précisé, mon département avec ses services centraux et déconcentrés ont enregistré respectivement 114 préavis de grève en 2019, 125 en 2020 et 103 l’année dernière pour les secteurs public et privé. »

Elle a indiqué que les conflits entre employeurs et employés affectent de plus en plus les secteurs vitaux comme l’éducation, la santé, la justice, le trafic aérien, l’économie nationale et même la sécurité.

Pour sa part, le directeur du Bureau-pays de l’Organisation internationale du travail (OIT), Frédéric Lapeyre, dont la structure a apporté son appui technique à la tenue de la rencontre, a noté que le dialogue social et le tripartisme qui prévaut dans cette conférence sont des valeurs au cœur de sa structure et de son fonctionnement.

Selon lui, les pistes stratégiques que la conférence pourrait explorer sont, entre autres, la formation des acteurs, la mise en place d’initiatives volontaristes, la promotion de la négociation collective, la politique de rémunération dans les secteurs public et privé et l’organisation des travailleurs et employeurs de l’économie informelle.

Les représentants des centrales syndicales ont, tour à tour, exprimé leurs attentes et aspirations parmi lesquelles la visibilité de la politique générale du syndicalisme, la confirmation des traitements pacifiques des revenus et pouvoirs d’achats, l’assainissement des relations de travail et la reconnaissance du volet socio-économique du syndicalisme.

Le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mossadeck Bally, a apprécié la pertinence des thèmes qui, selon lui, interpellent le secteur privé, rappelant que son organisation s’est toujours investie dans la promotion d’un climat social apaisé.

Selon les statistiques, le ministère du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social et ses services centraux et déconcentrés ont enregistré respectivement 114 préavis de grève en 2019, 125 en 2020 et 103 l’année dernière pour les secteurs public et privé.

A noter cette conférence est une des recommandations fortes des Assisses nationales sur la refondation du Mali tenues en décembre dernier à Bamako, pour parvenir à un nouveau Mali (Mali koura) en langue nationale bamanankan, après plusieurs années d'instabilité dans ce pays.

-0- PANA GT/JSG 18oct2022

 

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