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Nouveau sommet du groupe de contact sur la Libye prévue le 12 mars au Congo

Brazzaville, Congo (PANA) - Le nouveau sommet du groupe de contact de l’Union africaine sur la Libye aura lieu le 12 mars à Oyo, à Plus de 400 kilomètres au nord de Brazzaville, sur initiative du chef de l’Etat, Denis Sassou Nguesso, président du Comité de haut niveau de l’UA, a appris la PANA, auprès du ministère congolais des Affaires étrangères, de la Coopération et des Congolais de l’Etranger.

En prélude à cette rencontre, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Congolais de l’étranger, Jean Claude Gakosso, a entamé un périple africain pour mener les consultations préparatoires. Cette tournée africaine s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action de l’Union africaine sur la préparation de la conférence de réconciliation nationale inter-libyenne inclusive approuvée par la conférence de Berlin. Une occasion pour le ministre des Affaires étrangères de réitérer l’invitation du président Denis Sassou Nguesso aux chefs d’Etats, membres du groupe de contact pour la Libye, à prendre part à la rencontre d’Oyo.

En Algérie, le chef de la diplomatie congolaise et le président Abdelmadjid Tebboune ont longuement échangé sur le conflit libyen, avant de faire le tour d’horizon de la Coopération bilatérale entre les deux pays. Le chef de l’Etat algérien a, en outre, félicité son homologue congolais pour sa détermination et son engagement à trouver une issue pacifique à la crise libyenne.

Pour le chef de l’Etat algérien, "la rencontre d’Oyo est un moment de réflexion approfondie sur le dialogue inter libyen" et l’Afrique s’est engagée à Berlin à organiser une grande conférence inclusive. "Nous sommes en train de travailler sur ce sujet. Une réunion qui regroupe l’Algérie, l’Egypte, et d'autres pays voisins de la Libye, mais aussi l’Afrique du Sud, le Tchad et le Congo, à travers son président Denis Sassou Nguesso, qui dirige le comité de haut niveau", a déclaré, pour sa part, Jean Claude Gakosso.

En visite à Alger, le secrétaire général de la Ligue arabe s’est entretenu également avec le ministre congolais des Affaires étrangères. Jean-Claude Gakosso et Ahmed Aboul-Gheit ont notamment évoqué la situation en Libye. Le chef de l’exécutif de la Ligue arabe s’est dit disposé à soutenir les initiatives du président de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye.

En Egypte, Jean-Claude Gakosso et le président Abdel Fattah al-Sissi se sont accordés sur la nécessité de trouver une issue afin de mettre fin au conflit libyen, en dépit de la situation difficile sur le terrain, accentuée par la démission, le 2 mars, de Ghassan Salamé, l'envoyé spécial des Nations unies pour la Libye. Les deux personnalités ont affiché leur optimisme quant à la réussite de ce sommet.

Le rôle de l’UA dans la gestion du dossier libyen, après la démission de l'envoyé spécial des Nations unies en Libye Ghassan Salamé, et à quelques jours d'une nouvelle réunion du comité de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye au Congo, certains pays africains espèrent que cette démission va permettre à l'Afrique de jouer un plus grand rôle dans le dossier libyen. Un diplomate tchadien a indiqué que la démission de Ghassan Salamé "pourrait permettre de mieux prendre en compte les suggestions de l'Union africaine sur le sujet, et amener à la nomination d'un émissaire commun à l'Union africaine et les Nations unies, l'une des demandes du continent". "Ghassan Salamé était insensible au rôle de l'Afrique dans le processus de paix", regrette-t-il.

Au Niger, un autre diplomate a déclaré que l'Union africaine est la mieux placée pour faire avancer le processus de paix en Libye. "L'UA n'a pas d'agenda politique dans ce pays, et les médiations africaines ont montré leur efficacité, comme au Soudan", a-t-il souligné.

Selon lui, les déclarations du secrétaire général de l'ONU, en février, montrent qu'une coopération est possible. António Guterres avait alors appuyé la proposition de l'UA d'organiser un grand forum inter-libyen de réconciliation.

Le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou Nguesso, président du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, avait déjà plaidé, le 6 janvier dernier à Brazzaville, pour que l’Afrique ne soit pas marginalisée dans la résolution de la crise libyenne, qualifiant d’« inefficace » tout règlement qui ne tiendrait pas compte du continent. Estimant que "toute stratégie de règlement de la crise libyenne tendant à marginaliser le continent africain pourrait se révéler complètement inefficace et contre-productive", Denis Sassou Nguesso avait déclaré que cela était possible pour la simple raison que "la Libye est un pays africain" et que "les victimes du conflit libyen sont essentiellement en Afrique".

En proie à des luttes d’influence, la Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux autorités se disputent son contrôle : le GNA reconnu par l’ONU et le pouvoir de l’est ayant un gouvernement et un parlement acquis au maréchal Khalifa Haftar.

 

-0- PANA MB/TBM 4mars2020