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Niger : relance des travaux de construction du barrage de Kandadji sur le fleuve Niger

Niamey, Niger (PANA) – Le chef de l’Etat nigérien Issoufou Mahamadou a procédé, mercredi, au lancement des travaux de Génie civil du méga-barrage de Kandadji (180 km à l’ouest de Niamey sur le fleuve Niger) sensé promouvoir l'irrigation, mais réguler aussi le débit du fleuve et régénérer l'écosystème.

D’un coût estimé à 740 milliards de francs CFA,  les travaux porteront sur le Génie civil, les équipements hydro-mécaniques, la réalisation de la centrale hydro-électrique et la ligne de transport de l'énergie entre Kandadji et Niamey.

Le barrage de Kandadji vise, entre autres, à assurer un débit d'étiage de 120m3/S, en vue d'atténuer la dégradation de l'écosystème du fleuve ; accroître l'accès à l'eau afin d'améliorer la sécurité alimentaire et les conditions de vie des populations à travers la mise en valeur du potentiel de terres irrigables autour de la vallée du Niger évalué à 45.000 ha ; accroître la capacité de production nationale en énergie hydro-électrique en assurant une capacité installée de 130 MW et un productible de 629 GWH/an.

Les premières études de construction du barrage de Kandadji ont été réalisées au début des années 70. Elles ont fait l'objet de plusieurs actualisations et de tentatives de recherche de financement. Et c'est finalement en 2011 que fut lancée la première phase de réalisation de ce programme qui comprend le déménagement et la réinstallation de la première vague des populations affectées ; la construction de la cité du maitre d'ouvrage et la construction du réservoir du barrage.

Si les deux premiers volets de cette phase ont été réalisés avec plus ou moins de satisfaction, il n'en est malheureusement pas le cas pour le troisième volet à savoir la construction du réservoir du barrage pour laquelle les autorités étaient contraintes de résilier le contrat en 2013 pour la défaillance de l'entreprise russe chargée d'exécuter les travaux.

 «Je pense, plaise à Dieu la reprise des travaux est irréversible parce que nous avons la confiance, l'adhésion des partenaires techniques et financiers, déterminés à nous accompagner », a indiqué le président Issoufou lors de la cérémonie de relance des travaux du barrage.

Les travaux seront exécutés par l'entreprise chinioise, la China Gezhouba Group Company Limeted (CGGC), pour un délai d'exécution de 58 mois.

« Le projet Kandadji est un programme à buts multiples. Il s'agit, non seulement de produire de l'énergie électrique, mais aussi de régénérer l'écosystème du fleuve, tout en créant les conditions du développement local », a indiqué à la presse le président Issoufou.

Il a précisé que les travaux concernent aussi la sauvegarde environnementale avec le déplacement et la réinstallation des populations. « Ce qui est important ici, c'est l'aspect pôle de croissance, de développement dans la réalisation du programme Kandadji ».

« Une fois réalisé, le projet Kandadji permettra de diviser le coût de l'énergie par rapport au fioul par 10.  Dans certaines régions du Niger nous avons le kilowattheure à 200 franc CFA, le barrage de Kandadji nous donnera un kilowattheure à 20 franc CFA, donc ça sera de l'énergie à faible coût, a estimé le chef de l’Etat.

Pour le chef de l’Etat, ce faible coût permettra de faire de l'irrigation compétitive, de promouvoir l'Initiative 3N (les Nigériens nourrissent les Nigériens) avec un accroissement de la production du riz, du maïs et des produits maraichers, ainsi que l'accroissement du cheptel.

Le président Issoufou a saisi l’occasion pour « remercier les partenaires techniques et financiers pour leur appui parce que pour l'essentiel ce sont eux qui vont rassembler les 740 milliards nécessaires pour réaliser ce projet structurant, ce projet important pour l'avenir du Niger ».

La relance des travaux de construction du barrage de Kandadji est soutenue par un total de onze (11) partenaires techniques et financiers: la Banque africaine de développement, la Banque arabe pour le développement économique de l'Afrique, la Banque d'investissement et de développement de la CEDEAO, la Banque islamique de développement, la Banque mondiale, la Banque ouest-africaine de développement, le Fonds africaine de développement, le Fonds d'Abu Dhabi de développement, l'Agence française de développement, le Fonds koweïtien de développement économique arabe et le Fonds saoudien de développement.

Quant à la représentante des partenaires techniques et financiers, Mme Marie Laure Akin-Olgbade, par ailleurs directrice générale de la Banque africaine de développement (BAD) pour l'Afrique de l'Ouest, elle a indiqué que le projet Kandadji va, à terme, transformer radicalement la vie de plus de 10 millions des Nigériens.

« C'est dire que le Programme Kandadji est un véritable Pôle de développement économique avec un potentiel immense au plan agricole, énergétique et environnemental. Kandadji est de ce fait un programme à la fois stratégique, structurant et multi sectoriel en ce sens qu'il a une portée nationale et transfrontalière ».

C'est pourquoi, Mme Marie Laure Akin-Olgbade a rassuré le gouvernement du Niger de l'engagement des partenaires techniques et financiers pour l'aboutissement du programme Kandadji, « porteur d'actions à grande échelle et surtout d'espoir » pour les populations du Niger qui ont les yeux rivés sur sa réalisation.

-0- PANA SA/BEH/IBA 27mars2019