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Niger : le Président Issoufou appelle pour une forte mobilisation autour du secteur santé

Niamey, Niger (PANA) - Au Niger où la situation sociodémographique se caractérise par un fort taux d'accroissement annuel de 3,9%), un indice synthétique de fécondité autour de six enfants par femme, la santé notamment celle de la reproduction, peut contribuer à la réalisation des conditions de la transition démographique, a indiqué, récemment à Addis-Abeba, le chef de l’Etat nigérien à la Réunion des dirigeants africains sur le thème : " investir dans la santé ".

« Dans le secteur de la santé, l'accès aux services et soins de qualité reste une grande préoccupation pour le gouvernement », a souligné Issoufou Mahamadou, notant que la réduction des coûts de médicaments (75%) facilitera l'accès aux soins de santé aux personnes les plus vulnérables.

Le chef de l’Etat nigérien a affirmé que la volonté de son gouvernement à investir dans les secteurs sociaux de base en général et dans la santé en particulier, est malheureusement contrariée par les préoccupations sécuritaires liées à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.

Il s’est toutefois félicité de ce que dans son pays, on note une augmentation significative du budget alloué à la santé et plusieurs actions sont mises en œuvre par le gouvernement pour promouvoir la santé de la population.

Il a cité, entre autres, la gratuité des soins pour les groupes vulnérables notamment les soins curatifs, préventifs et promotionnels aux enfants de 0 à 5 ans; et chez la femme, la gratuité de la césarienne, de la Planification Familiale et la prise en charge des cancers gynécologiques y compris la gratuité de la prise en charge du VIH, de la tuberculose, du paludisme et des maladies tropicales négligées.

Au chapitre de ces mesures, le président nigérien a également noté la mise en œuvre des programmes régionaux et nationaux en vue de la capture du Dividende Démographique à travers l'autonomisation de la femme et de la scolarisation de la jeune fille et son maintien à l'école, la Construction et l'équipement des Infrastructures sanitaires, le recrutement du personnel et l'élaboration d'une stratégie e-santé, « action novatrice qui contribuera au renforcement du système national de santé ».

A ces efforts du gouvernement du Niger s'ajoutent les appuis des partenaires techniques et financiers dont le Fonds Mondial qui a permis de mobiliser plus de 250 millions de dollars américains pour la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme ainsi que le renforcement du système de santé.

« D'importants résultats ont été obtenus notamment la mise sous traitement antirétroviral de plus de 12 000 patients, la détection et le traitement d'environ 48 000 patients atteints de tuberculose, la distribution de plus de 15 millions de moustiquaires imprégnées d'insecticides à longue durée d'action communément appelée MILDA ».

La coopération avec « GAVI l’Alliance du vaccin » a permis de mobiliser près de 200 millions de dollars ces dix dernières années faisant de lui le premier bailleur de la vaccination et un des bailleurs les plus importants de la santé au Niger. Ce soutien apporté a permis d'obtenir des succès majeurs en réduisant la morbidité chez les enfants de moins de cinq ans.

« Ainsi, grâce à la vaccination, le nombre de cas de rougeole est passé de 60,000 par an en 2004 à moins de 1500 aujourd'hui. Nous avons doublé en moins de 10 ans le nombre de vaccins disponibles dans la vaccination de routine et mis en place un réseau "sentinelle" efficace de surveillance épidémiologique qui couvre l'ensemble du territoire ».

GAVI est une organisation internationale créée en 2000 afin d’assurer aux enfants vivant dans les pays les plus pauvres du monde, un meilleur accès aux vaccins nouveaux ou sous-utilisés.

« Je lance un vibrant appel pour une forte mobilisation de tous les acteurs : gouvernants, partenaires techniques et financiers, sociétés civiles et le secteur privé, chacun dans son domaine, à s'investir plus pour la santé », a conclu le chef de l'Etat nigérien, se disant « convaincu que l'implication du secteur privé est un atout indispensable pour la promotion du secteur de la santé en Afrique en général et au Niger en particulier ».
-0- PANA SA/BEH 12fév2019