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Mohamed Siala appelle à un plus grand rôle de la Ligue arabe pour mettre fin à la guerre de Tripoli

Tripoli, Libye (PANA) - Le ministre libyen des Affaires étrangères du gouvernement d'union nationale, Mohamed Siala, a demandé lundi au Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, de faire jouer à l'organisation pan-arabe un rôle plus important pour "repousser l'agression contre la capitale et faire pression sur les forces belligérantes pour qu'elles se retirent vers leurs lieux d'origine".

Les forces de l'Armée nationale libyenne basée à l'Est et dirigée par le maréchal Khakifa Haftar tentent, depuis plus de cinq mois, à la faveur d'une opération militaire, de prendre le contrôle de Tripoli. Mais des troupes de l'Armée loyale au Gouvernement d'union nationale ont repoussé l'offensive, confinant les assaillants à la périphérie de la ville, siège du gouvernement présidé par Fayez al-Sarraj reconnu par la communauté internationale.

Un communiqué publié mardi par le ministère libyen des Affaires étrangères indique que l'appel de M. Siala est intervenu lors d'une rencontre avec Aboul Gheit, dans la capitale égyptienne, Le Caire, siège de la Ligue arabe.

La rencontre a été axée autour de la situation prévalant dans la capitale, Tripoli, et les derniers développements de la guerre entre les forces gouvernementales et celles relevant du commandement de Haftar, précise-t-on de même source.

Le chef de la diplomatie libyenne a souligné que "le retour au processus politique ne peut se faire que dans les conditions fixées par le Conseil présidentiel du Gouvernement d'accord", a rapporté le communiqué.

Pour sa part, Aboul Gheit a souligné que "la solution en Libye ne sera pas militaire", appelant "à un retour au processus politique", selon la même source.

Cette rencontre intervient avant la 152e session ordinaire de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères prévue ce mardi, et qui traitera de la situation en Libye, ainsi que des efforts déployés pour trouver une solution politique au conflit dans ce pays de l'Afrique du Nord.

On rappelle que l'Envoyé de l'ONU en Libye , Ghassan Salamé, œuvre actuellement à la reprise du processus politique en Libye, dans l'impasse depuis l'offensive militaire lancée par Haftar, le 4 avril dernier contre Tripoli.

Un plan proposé fin juillet devant le Conseil de sécurité des Nations unies porte sur une trêve débouchant sur un cessez-le-feu, et deux conférences, l'une internationale, regroupant les pays impliqués dans la crise libyenne et l'autre réunissant les Libyens, destinée à parachever le processus politique à travers un accord soldant la crise.

Selon, M. Salamé , la conférence internationale a trois objectifs essentiels , le premier est d'arrêter le flux des armes en imposant le respect de l'embargo décrété depuis 2011 contre la Libye.

Le deuxième point est la mise en place d'un cessez-le -feu solide de manière à permettre aux Libyens de parvenir, dans la sérénité, à un accord de paix, et le troisième et dernier point est relatif à un plus grand engagement de la communauté internationale pour "immuniser" un éventuel accord libyo-libyen afin de le faire respecter par les belligérants.

En outre, le président du Conseil présidentiel, Fayez al-Sarraj, poursuit une série de consultations avec les instances et les différents spectres de la société libyenne en vue de l'adoption d'une vision commune sur la manière de sortir de la crise actuelle et de la satisfaction de l'aspiration des Libyens dans l'édification d'un Etat civil démocratique fondé sur l'alternance pacifique au pouvoir.

Au niveau militaire, une accalmie précaire s'est poursuivie pour la seconde journée ce mardi après trois jours de violents combats à la périphérie de Tripoli au cours desquels ont été utilisées les armes loures et l'aviation.

Les combats ont fait depuis le 4 avril quelque 1.200 morts, 6.000 blessés et 120.000 déplacés , selon des organisations des Nations unies.

-0- PANA BY/JSG/SOC 10sept2019