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Merkel réitère à Haftar : "Pas de solution militaire en Libye"

Tripoli, Libye (PANA) - La Chancelière allemande, Angela Merkel, a réitéré lors de sa rencontre, mardi à Berlin, avec le chef de l'armée nationale libyenne, basée dans l'Est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar, que "le cessez-le-feu et les progrès du processus politique sont nécessaires", assurant qu'"il n'y a pas de solution militaire au conflit en Libye", onze mois après l'offensive militaire contre Tripoli.

 

Cette assertion de Mme Merkel a été rapportée, dans une déclaration du porte-parole du gouvernement allemand, à l'issue de l'entretien de la Chancelière, Angela Merkel avec le maréchal Khalifa Haftar sur la situation en Libye.

 

"La Chancelière a confirmé qu'il n'y a pas de solution militaire à ce conflit, et que le cessez-le-feu et les progrès dans le processus politique sont nécessaires pour cette raison", a précisé le porte-parole du gouvernement, dans un communiqué rendu public, mardi.

 

Ayant parrainé la Conférence de Berlin sur le Libye tenue le 19 janvier dont les résultats ont été entérinés dans la résolution 2510 du Conseil de sécurité de l'ONU, Angela Merkel, est restée fidèle à son rôle visant à veiller à la mise en œuvre des engagements de Berlin.

 

A noter que les engagements pris lors du processus de Berlin ont trait au respect par les 12 pays intéressés par les affaires de la Libye, de l'embargo sur les armes, la cessation des ingérences dans les affaires intérieures du pays et la nécessité de s'abstenir de tout acte de nature à continuer à attiser la tension ou à favoriser l'escalade militaire.

 

Berlin a permis le lancement du processus de Genève composé de trois pistes de dialogue relatives à l'économie, au militaire et au politique.

 

Les persistance des ingérences et le non respect des engagements de Berlin ont conduit à l'échec de ces volets de pourparlers inter-libyens supervisé par les Nations Unies entraînant la démission de l'émissaire de l'ONU, Ghassan Salamé.

 

Cette démission a plongé la Libye dans une nouvelle impasse avec la suspension totale des rencontres initiées dans le cadre de ces trois volets.

 

Une situation qui a favorisé la poursuite des violations de la trêve du 12 janvier avec des tirs quotidiens de missiles Grad et autres obus sur les quartiers résidentiels dont le dernier en date remonte à ce mardi sur la zone d'Abou Slim, Sud de Tripoli.

 

On rappelle que le maréchal Khalifa Haftar a rencontré, lundi à Paris, le président français, Emmanuel Macron à l'Elysée à qui il a promis qu'"il signera un accord de cessez-le-feu et le respectera si les groupes armés soutenant le gouvernement d'union nationale reconnu par la communauté internationale" le respecte.

 

Les deux hommes ont également "discuté des derniers développements de la lutte contre le terrorisme et l'immigration illégale", selon une publication faite par le Bureau des médias du Commandement général de l'armée nationale libyenne.

 

A noter que cette visite s'inscrit dans le cadre d'une tentative de la France de reprendre son rôle de médiateur entre les protagonistes libyens dans la recherche d'une solution à la crise libyenne.

 

Le ministre de l'Intérieur du gouvernement d'union nationale, Fathi Bachagha, est attendu dans le courant de mars dans le cadre d'une visite en France où il rencontrera des responsables français.

 

Il s'agit d'une opportunité pour Paris de tenter de se relancer dans le dossier libyen et de rapprocher les points de vue entre les belligérants libyens après avoir opéré un rééquilibrage en renonçant à un soutien inconditionnel à Haftar.

-0- PANA BY/IS 10mars2020