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Marche des élèves à Bamako, au Mali, pour réclamer les examens de fin d'année

Bamako, Mali (PANA) - Plusieurs élèves ont marché lundi, du Palais de la Culture à Bamako, en direction du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour réclamer la tenue des examens de fin d’année, a appris la PANA de bonne source

Sur les affiches des manifestants, on pouvait lire les slogans comme : "nous réclamons nos examens"  et " non à l’année blanche".

La porte parole du Comité des élèves maliens aux examens (CEME) a indiqué que cette marche était le témoignage de leur souffrance liée à la crise qui paralyse l’école malienne depuis des mois, faisant planer le spectre d'une année blanche.

Les manifestants ont remis une déclaration au secrétaire général du ministère de l’Education nationale, Kinana Ag Gadeda, qui leur a promis de s'impliquer pour sauver l'année scolaire en cours.

On rappelle que la semaine dernière, le directeur du Centre national des examens et concours de l'enseignement (CNECE) a annoncé, dans une note adressée aux différentes académies du Mali, le report des examens et concours à une date ultérieure.

Ce report fait suite à l’absence de compromis entre le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), la junte militaire qui a pris le pouvoir le 18 août au Mali, et les syndicats de l’Education autour de l’article 39 du statut des personnels des enseignants.

Depuis plus de cinq mois, les syndicats des enseignants réclament une augmentation de salaire de 20 pc, conformément à l’article 39 qui stipule que toute majoration des rénumérations des fonctionnaires s’applique de plein droit au personnel enseignant  de l’enseignement fondamental, secondaire et préscolaire et spécial, qui relève du statut particulier.

L’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, avait refusé de payer ces salaires,  évoquant un problème de trésorerie.

Toutes les négociations pour résoudre la crise ont échoué, bien que le Président Ibrahim Boubacar Kéita, pressé par des manifestations contre son régime, ait ordonné de payer les enseignants le plus rapidement possible, sans succès.

Les récentes négociations entamées par les syndicats d'enseignants avec la junte militaire n’ont pas abouti, les enseignants réclamant toujours le payement immédiat de leurs salaires majorés dont l’incidence au budget d’Etat est évaluée à plus 50 milliards de FCFA, selon le ministère des Finances.

La junte, évoquant les difficultés du moment, propose  l’alignement en novembre 2020 avec les rappels des 11 mois de l’année de janvier à novembre.

Quant aux rappels de l’année 2019 revendiqués par les enseignants, le CNSP projette de les régler par tranches. 

La junte a promis de payer les 6 premiers mois en décembre 2020 et les 6 autres en avril 2021.

Les syndicats maintiennent l’alignement sur le salaire en septembre comme avait prévu le régime défunt.

-0- PANA GT/JSG/SOC 08sept2020