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Mali : la junte militaire engage le processus de désignation d'un collège qui va choisir un président de la transition

Bamako, Mali (PANA) - Le porte-parole du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), la junte militaire qui a pris le pouvoir au Mali, le colonel-major Ismaël Wagué, a annoncé mercredi à Bamako, que le CNSP a engagé le processus de constitution du Collège qui doit désigner le président et le Premier ministre de la Transition au Mali.

 Restituant devant la presse les conclusions du mini-sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Accra, au Ghana, auquel le président du CNSP, le colonel Assimi Goita, a pris part mardi, le colonel-major Wagué a déclaré que le CNSP s’engage à respecter toute décision du Collège en passe d’être constitué pour désigner les responsables du pouvoir intérimaire.

Ce collège, a-t-il dit, sera composé de militaires, de représentants de la société civile et d’autres sensibilités de la nation.

En engageant le processus de mise en place du Collège pour désigner les dirigeants de la transition, quelques heures seulement après la rencontre dans la capitale ghanéenne, le CNSP veut, conformément au souhait des chefs d’État de la sous région, mettre rapidement en place un président et un Premier ministre pour diriger la transition.

Le sommet d'Accra a recommandé à nouveau à la junte militaire de mettre en place rapidement un président de la transition et un Premier ministre, tous civils. Lors de la conférence au sommet des chefs d'Etat de l'organisation sous régionale tenue le 9 septembre à Niamey, au Niger, la CEDEAO avait exigé de la junte de mettre en place un pouvoir civil avant le 15 septembre. 

Cependant, il n’exclut pas non plus, l’idée d’une concession du CNSP si le choix d’un militaire devait compliquer davantage la situation du Mali. Dans tous les cas, le CNSP s’engage à respecter ce qu’aura décidé le Collège qui, selon Ismaël Wagué, "intégrera dans ses analyses, aussi bien les conclusions de la concertation nationale, que la position de la communauté internationale".

Par contre, les fonctions de vice-président et de président du Conseil national de la transition qui est considéré comme l’organe législatif, seront assumées par des militaires, a expliqué le colonel major Wagué.

Mardi, Le chef du CNSP a fait le voyage à Accra pour présenter les conclusions de la concertation nationale et plaider pour la levée ou l’assouplissement des sanctions prises par l’organisation communautaire contre le Mali.

A l’issue des échanges, le CNSP n’a pas eu de suite favorable. Les dirigeants ouest-africains ont en effet conditionné la levée des sanctions à la mise en place d’une transition civile.

"Ils voulaient que nous donnions un avis favorable à cette requête dès aujourd’hui pour qu’on puisse se quitter sur un accord avec un communiqué à la fin ", a relaté l’officier supérieur, qui a ajouté "nous leur avons dit que nous n’avions pas ce mandat".

Toutefois, le porte parole de la junte a estimé que ce déplacement à Accra n’a pas été un échec, car pour  lui, "l’invitation du président du CNSP à ce mini-sommet est une forme de reconnaissance de son statut de chef d’État".

-0- PANA GT/IS/SOC 17sept2020