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Mali : Le Président Ibrahim Boubacar Kéita annonce la dissolution de la Cour constitutionnelle

Bamako, Mali (PANA) - Le président malien Ibrahim Boubacar Kéita a annoncé, samedi dans une brève allocution à la nation, la dissolution de la Cour constitutionnelle, indiquant qu’il a abrogé le décret de nomination des membres de la Cour, et invité les autorités compétentes à procéder à la nomination des nouveaux juges constitutionnels, dès la semaine prochaine.

Jeudi soir, le Président Kéita avait annoncé, dans un discours, le remembrement de la Cour dans un mois, dans son intervention de mercredi  dernier et l'arrivée au Mali des présidents des Cours constitutionnelles de la CEDEAO.

Rappelons que la crise multiforme que connaît le Mali a été exacerbée ces derniers temps par les arrêts contestés de la Cour constitutionnelle  par rapport aux résultats définitifs des élections législatives (mars-avril 2020). Selon une bonne partie de la classe politique et des observateurs, la Cour constitutionnelle a "tripatouillé" ces résultats au profit du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM).

Dans sa brève intervention samedi à la télévision malienne, Ibrahim Boubacar Kéita a expliqué qu’il a été amené à prendre cette décision après avoir mesuré la gravité de la situation que traverse le pays.

Il a, par ailleurs, dénoncé les violences au cours des graves événements survenus vendredi dans la ville de Bamako, lors de la manifestation organisée par le mouvement du 5 juin-rassemblement des forces patriotiques ( M5-RFP), critiquant "les agissements des leaders politiques qui ont incité des manifestants à s’attaquer à des édifices publics et à s’adonner à des saccages et des pillages".

Le président malien a dit que les auteurs de ces" faits déplorables seront recherchés et présentés à la justice".

Selon des sources dignes de foi, plusieurs responsables du M5-RFP ont été arrêtés samedi, suite aux saccages et pillages occasionnés par des manifestants survoltés de vendredi, pour réclamer la démission du Président Kéita pour "mauvaise gouvernance" et "mauvaise gestion des crises que traverse, en ce moment, le Mali.

Au moins quatre personnes ont été tuées dans ces manifestations qui ont enregistré une quarantaines blessées, selon un nouveau bilan hospitalier.

- 0 - PANA GT 12juil2020