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Libye : Fayez al-Sarraj dénonce ceux qui tentent de prendre le contrôle de l'Etat par la force des armes

Tripoli, Libye (PANA) - Le président du Conseil présidentiel en Libye, Fayez al-Sarraj, a affirmé que "les combats qui se déroulent dans la Capitale Tripoli n'opposent pas les gens de l'Est et ceux de l'Ouest, mais ceux qui tentent de contrôler le pays par la force et ceux qui défendent l'État civil".

"Notre discours d’aujourd’hui aurait dû être consacré aux perspectives de paix offertes par le Forum national inclusif, mais nous nous trouvons, malheureusement, dans un contexte de guerre et dans le chagrin de ceux que nous avons perdus et les destructions qu'a subies notre capitale",  déploré M. al-Sarraj, au cours d'une rencontre mardi avec le Conseil des sages, de la choura et des dignitaires de la région côtière et du Djebal Gharbi en Libye, a rapporté un communiqué du Bureau de presse du Conseil présidentiel.

Les efforts menées par les Nations unies pour résoudre la crise en Libye se sont compliquées depuis le lancement par l'Armée nationale libyenne d'une opération militaire contre Tripoli, à quelques jours de la tenue de la Conférence nationale inclusive, qui était prévue du 14 au 16 avril courant, pour trouver un consensus entre les Libyens sur un calendrier pour l'agenda électoral mettant fin à la transition dans le pays; une situation qui a contraint M. Salamé à reporter cette rencontre.

Fayez al-Sarraj a ajouté que "l'attaque contre Tripoli a déçu les espoirs des Libyens et replongé le pays dans un cycle de violence et de guerre destructrice dans lequel de nombreuses personnes ont perdu la vie, des biens publics et privés ont été détruits et la vie des civils est en danger. Cette guerre se déroule malheureusement entre les Libyens et c'est le pays qui est perdant".

Depuis le lancement le 4 avril de l'opération militaire des forces de l'Armée nationale dans l'Ouest du pays et pour la conquête de Tripoli où siège le gouvernement d'union nationale, les combats ont fait 174 morts et 784 blessés en plus de 18.000 déplacés.

M. al-Sarraj a précisé que les affrontements à Tripoli sont survenus à un moment où le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, effectuait sa première visite dans la capitale, accusant les dirigeants de l'armée de ne pas être un véritable partenaire pour la paix.

L'offensive des troupes de Hafter contre Tripoli ont coïncidé avec la visite du Secrétaire général de l'ONU venu apporter son soutien au processus de paix et à la Conférence nationale inclusive quelques jours avant sa tenue. Les combats se sont poursuivis en dépit des appels du patron des Nations unies à mettre fin à l'escalade militaire à l'issue de ses rencontre avec les principaux protagonistes libyens.

Le président du Conseil présidentiel a indiqué que les forces armées ont commis des crimes de guerre et des violations flagrantes des droits de l'homme, en bombardant sans discrimination des quartiers civils, des aéroports civils, des écoles, des ambulances et en recrutant des enfants, ajoutant que le tout a été documenté et enregistré.

On rappelle que la Procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI) qui a mis en garde les parties en Libye contre les crimes tombant sous sa compétence, a annoncé que son bureau mène actuellement une enquête sur les violations commises dans les affrontements entre les troupes de l'Armée libyenne et les unités de l'Armée du gouvernement d'union nationale.

Le responsable libyen a appelé la Communauté internationale à ne pas mettre sur un pied d'égalité l'agresseur et l'agressé, invitant à appeler les choses par leurs noms.

-0-PANA BY/BEH/SOC 16avr2019