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Les pays africains échangent peu entre eux, constate un rapport de la CEA

Cotonou, Bénin (PANA) - Bien qu’ayant connu une légère amélioration, le commerce intra-africain demeure toujours faible comparativement à d’autres continents, constate le rapport sur l’évaluation de l’intégration régionale réalisé par la Commission économique pour l’Afrique (CEA).

"Le commerce intra-africain a progressivement augmenté pour atteindre 16,1 pc du commerce total africain en 2018 (soit l’équivalent de 159,1 milliards de dollars), contre 15,5 pc en 2017, résultats très faibles par rapport au commerce intra-régional dans d’autres régions comme l’Asie (52 pc) et l’Europe (73 pc)", indique ce rapport  transmis aux experts réunis à Addis-Abeba, en prélude à la 53ème Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique

Dans l’ensemble, indique le document, les Communautés économiques régionales (CER) continuent à commercer davantage avec le monde extérieur qu’entre elles, l’Union européenne prenant la plus grande part des exportations africaines, bien que cette tendance soit susceptible de changer avec le Brexit.

Les exportations moyennes de l’Union du Maghreb arabe (UMA) vers l’Union européenne ont représenté environ 63,4 pc entre 2017 et 2019, suivie par la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) avec 40,3 pc, indique-t-on.

La part de la Chine a augmenté, ce qui en fait le plus grand partenaire commercial potentiel pour de nombreux pays africains. Les États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont commercé davantage entre eux, ce qui représentait 19 pc des exportations totales.

Les rédacteurs du document déplorent que les blocs régionaux aient obtenu des résultats mitigés en ce qui concerne l’intégration commerciale, bon nombre d’entre eux ayant continué d’enregistrer de faibles résultats dans le domaine de l’intégration commerciale, avec une note moyenne de 0,383.

La CER la plus performante du point de vue de l’intégration commerciale était l’UMA avec une note de 0,481, tandis que la SADC était le bloc régional le moins intégré avec une note moyenne de 0,340, relève le document.

Les importations intra-africaines varient également d’une Communauté économique régionale à une autre, bien qu’en moyenne, toutes les CER importent davantage de partenaires extérieurs, notamment d’Asie et de l’Union européenne, qu’entre elles.

 La SADC est la seule CER qui progresse en matière d’importations parmi ses États membres, avec un taux record d’environ 21,1 pc. Toutes les CER, à l’exception de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), importent davantage de l’Union européenne, surtout l’UMA et la CEN-SAD pour lesquelles, la part de l’Union européenne est la plus importante, à savoir 46,8 pc et 35,8pc, respectivement.

La CAE et l’IGAD importent davantage d’Asie, avec des taux record de 42,9 pc et 40,0 pc, respectivement.

On rappelle que la part du continent dans les exportations mondiales était de 2,3 pc, tandis que sa part dans les importations mondiales était de 2,5 pc, ce qui s’explique, notamment, par une industrialisation insuffisante, l’absence d’industries manufacturières et le manque d’apport en valeur ajoutée, la plupart des pays africains étant tributaires à plus de 80 pc des exportations de produits de base, alors que la majeure partie des importations africaines sont des produits industriels et des produits manufacturés.

Les droits d’importation intrarégionaux restent également élevés et un certain nombre de pays n’ont pas établi, ratifié ou pleinement mis en œuvre les zones de libre-échange au niveau des CER, notamment la Zone de libre-échange tripartite, déplore-t-on.  

Démarré ce mercredi, la réunion des experts prend fin vendredi

-0- PANA IT/JSG/SOC 17mars2021