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Les femmes mariées sont les plus exposées à la violence sexuelle en Tunisie (études)

Tunis, Tunisie (PANA) - Les centres d’écoute et d’orientation des femmes victimes de violence, relevant de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD) a enregistré des cas de 312 femmes victimes de violence dans les espaces publics et privés durant les dix premiers mois de l'année 2018, a indiqué mercredi dans un entretien radiophonique, la directrice des centres, Amira Nafzaoui.

''Plus de 70% des femmes mariées et considérées comme avoir réussi socialement sont les plus exposées aux différents types de violence'', a précisé Mme Nafzaoui, indiquant que la loi 2017 et les campagnes de sensibilisation ont aidé les femmes à parler, sans crainte, des violences subies.

Le harcèlement sexuel dans l'espace public touche à la fois les femmes et les jeunes filles de tous âges, ce qui est qualifié d'agression aux droits de la femme et son exclusion des espaces publics.

De son côté, la sixième promotion de l'Académie des cadres d'avenir a présenté ce mercredi, lors d'une conférence de presse dans le cadre de sa campagne contre la violence sexuelle, des statistiques qui montrent que 90% des femmes ont subi le harcèlement sexuel dans les transports publics, 78,1% la violence psychique dans les places publiques, 75,4% le harcèlement sexuel de la part de leurs collègues et 43,8% la violence sexuelle.

Dans un bref entretien avec la PANA mercredi à l'issue de la déclaration de la directrice des centres d'écoute et d'orientation des femmes victimes de violence, des filles ont exprimé leurs souffrances suite aux harcèlements sexuels et à la violence psychique qu'elles subissent quotidiennement.

Une étudiante de la Faculté des lettres de l'Université de ''Manouba'' de Tunis a déploré les harcèlements quotidiens dans le métro et les bus avec des insultes et agressions verbales, appelant les autorités à davantage de fermeté dans l'application de la loi adoptée récemment par le Parlement tunisien.

Une étude de l'Union générale tunisienne du travail réalisée en collaboration avec le centre de solidarité international, a indiqué qu'entre les mois d'avril et novembre 2017, 95% des femmes travailleuses dans différentes régions du pays refusent de dénoncer leurs agresseurs, craignant de ternir leur image et de faire face à des problèmes avec leurs familles.

-0- PANA YY/IN/IS/SOC 05déc2018