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Les dirigeants de la CEDEAO conviennent d'une transition de 18 mois au Mali

Accra, Ghana (PANA) - Les dirigeants ouest-africains ont accepté, mardi, la proposition de la junte militaire malienne de mettre sur pied une période de transition de 18 mois.

 

Un communiqué publié à l'issue de leur mini-sommet d'une journée sur le Mali au palais présidentiel de Peduase, à l'extérieur de la capitale ghanéenne, Accra, indique que "les chefs d'Etat et de gouvernement ont pris note que la durée de la transition politique sera de 18 mois maximum à compter d'aujourd'hui 15 septembre 2020 ". La CEDEAO a exigé une période de transition de 12 mois.

 

Les dirigeants de la CEDEAO ont exigé que le Président et le Premier ministre de la transition soient des civils "pendant toute la période", tout en ajoutant que "la nomination de ces deux personnalités clés se fera immédiatement".

 

« Le vice-président de la transition prévu dans la charte de transition ne remplacera en aucun cas le président de la transition », ajoute-le communiqué.

 

Le CNSP sera dissous dès la mise en place de la transition civile.

 

"Une fois qu'une transition menée par les civils sera mise en place, la CEDEAO accompagnera pleinement la République du Mali vers le rétablissement de l'ordre constitutionnel, conformément aux protocoles pertinents de la CEDEAO", souligne-le communiqué.

 

L'actuel président de la CEDEAO, le président du Ghana Akufo-Addo, a déclaré aux journalistes à la fin de la réunion : « Le point de vue de la CEDEAO est que les questions qui ont été présentées doivent être traitées en termes de jours et non de semaines afin que nous puissions entamer le processus de normalisation de la situation au Mali».

 

Le colonel Assimi Goita, chef du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), qui a évincé le Président Ibrahim Boubacar Kéita le 18 août, a également assisté au mini-sommet et fait une présentation.

 

Le président Akufo-Addo a indiqué que le colonel Goita a promis de retourner à Bamako pour consulter ses collègues sur ce qui a été convenu lors du mini-sommet.

 

Dans son discours d'ouverture, le dirigeant ghanéen a déclaré qu'il était nécessaire de "mettre fin aux délibérations sur le Mali", tout en ajoutant que "nous ne pouvons-nous permettre de retarder la mise en place d'un gouvernement responsable au Mali".

 

"Les terroristes profitent de la situation au Mali et font étalage de leur force", a-t-il souligné.

 

Concernant les sanctions, le communiqué indique qu'elles seront levées une fois que le président de la transition et le Premier ministre seront effectivement désignés.

 

Les dirigeants de la CEDEAO ont remercié l'ancien président nigérian, Jonathan Goodluck, qui est le médiateur de la CEDEAO sur la crise politique au Mali, pour son travail et lui ont demandé de retourner à Bamako d'ici une semaine pour évaluer l'état de mise en œuvre des mesures.

 

Ils ont exhorté toutes les parties prenantes maliennes à travailler ensemble pour un retour rapide à l'ordre constitutionnel au Mali.

 

Le CNSP a tenu, la semaine dernière, des consultations nationales au cours desquelles une charte de transition a été adoptée qui a convenu, entre autres, que le gouvernement aura une transition de 18 mois, un maximum de 25 ministres, un conseil qui sera l'organe législatif composé de 121 membres issus des forces de défense et de sécurité et de tous les secteurs du pays.

 

Les 500 participants ont recommandé que le président du gouvernement de transition soit un civil ou un militaire.

 

Selon la charte, le gouvernement de transition comportera également, entre autres, un vice-président, un maximum de 25 ministres, un conseil qui sera l'organe législatif composé de 121 membres issus des forces de défense et de sécurité et de tous les secteurs du pays.

 

Cependant, le principal mouvement d'opposition, dont les manifestations persistantes contre l'administration du président Kéita ont déclenché le coup d'Etat, s'est dissocié de la charte de transition finale en indiquant que les conclusions ne reflètent pas les points de vue et les décisions du peuple.

 

Le Mouvement du 5 juin - Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), a noté que le document final produit à l'issue de la réunion ne reconnaît pas particulièrement son rôle et celui des martyrs de la lutte pour le changement du peuple malien.

 

Il a souligné que la charte ne prend pas non plus en compte le point de vue de la majorité qui souhaite que la transition soit présidée par un civil et aussi le choix d'un Premier ministre civil.

 

Dans un communiqué publié, samedi dernier, le M5-RFP a condamné ces décisions unilatérales qui comprennent plusieurs points du document qui n'ont été ni discutés, ni acceptés et a dénoncé l'intimidation, la pratique anti-démocratique et injuste d'une autre époque contre laquelle la lutte pour le changement a été lancée.

 

« La volonté de s'emparer et de confisquer le pouvoir au profit du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), la junte qui a pris le pouvoir le 18 août dernier, ne peut justifier les méthodes utilisées, qui fragilisent le processus de transition", indique le communiqué.

-0- PANA MA/AKA/IS 16sept2020