Agence Panafricaine d'information

Les dirigeants burundais doivent assurer des "garanties concrètes en matière de droits humains" après le décès du Président Nkurunziza

Nairobi, Kenya (PANA) - L'organisation internationale de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch, a déclaré ce jeudi, que le décès du président sortant du Burundi, Pierre Nkurunziza, donne la possibilité aux dirigeants burundais d'assurer "des garanties concrètes en matière de droits humains et de réformes démocratiques, et d'établir les responsabilités pour les violations commises par le passé".

   Dans un communiqué publié sur son site web, Human Rights Watch a déclaré que pendant les 15 ans du règne de M. Nkurunziza au Burundi, les services de sécurité, d'autres agents du gouvernement et les Imbonerakure, les membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), se sont rendus responsables de violations répétées des droits de l'homme.

Les élections présidentielle, législatives et communales du 20 mai dernier se sont déroulées dans "un contexte très répressif". Elles ont été entachées d'allégations d'irrégularités et d'abus, en l'absence d'observateurs internationaux indépendants.

L'élection présidentielle du 20 mai a été largement remportée par le candidat choisi par le président Nkurunziza, Evariste Ndayishimiye.

"L'héritage de Pierre Nkurunziza sera celui d'une répression impitoyable", a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l'Afrique centrale à Human Rights Watch.

"Son gouvernement a décimé les médias indépendants et les organisations de défense des droits humains et a tout fait pour se soustraire à la vigilance de la communauté internationale. Les dirigeants du Burundi devraient s'engager à lancer des réformes en matière de droits humains en prenant des mesures urgentes pour mettre fin aux abus généralisés, et indiquer clairement que la transition débouchera sur une véritable ouverture de l'espace politique".

Ancien chef rebelle pendant une guerre civile brutale qui a tué environ 300 000 Burundais, M. Nkurunziza a prêté serment en tant que président en 2005.

Pendant son règne, les fragiles progrès du Burundi vers la démocratie et la stabilité ont subi de graves revers, alors que des troubles politiques et de nombreux meurtres commis par les forces de sécurité et les groupes armés ont secoué le pays.

-0- PANA MA/NFB/IS/SOC 11juin2020