Agence Panafricaine d'information

Les chefs d'Etat de la CEDEAO exigent une transition civile immédiate au Mali

Bamako, Mali (PANA) - Les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réunis en visioconférence ce vendredi pour prendre des décisions sur la situation au Mali ont, à l’issue de ce sommet, pris des décisions fortes dont la mise en place d’une transition civile immédiate en consultation avec la cour constitutionnelle, les partis politiques, les organisations de la société civile et tous les autres acteurs engagés.

Ils ont fermement insisté sur la nomination d’une personnalité civile à la présidence de la transition qui ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle ainsi que celle d’un Premier ministre civil, Chef du gouvernement, qui ne sera pas non plus candidat à la prochaine élection présidentielle.

La Conférence a exigé la mise en place rapide d’un gouvernement pour faire face aux différents défis du Mali et en particulier, préparer les élections législatives et présidentielles dans un délai de 12 mois, précisant qu'aucune structure militaire ne devrait être au-dessus du président de la transition.

En outre, le sommet a promis la levée progressive des sanctions énoncées aux points 13(h) et 13(i) en fonction de la mise en œuvre des décisions ci-dessus.

Les chefs d’Etat ont, par ailleurs, insisté sur la  finalisation urgente d’un accord sur la transition politique entre la CEDEAO et le Mali et invite l’Union Africaine et les Nations unies à endosser cet accord et demandé la mise en place d’un comité de suivi comprenant le Médiateur, le Président du Conseil des Ministres et le Président de la Commission de la CEDEAO, et incluant les Représentants de l’Union Africaine et des Nations unies à Bamako.

"Nous avons suivi avec attention le compte rendu du Dr Goodluck Jonathan, médiateur à qui nous avions confié de la mission de rencontrer les responsables de la junte militaire pour leur porter le message de notre communauté en vue d’un retour dans les plus brefs délais à une situation institutionnelle normale au Mali ", avait indiqué lors de la  visioconférence le président nigérien, Mahamadou Yssoufou, président en exercice dela CEDEAO.

La junte militaire qui a évincé du pouvoir le 18 août dernier le président Ibrahim Boubacar Kéita contraint à la démission avait souhaité une transition civile allant de 2 à 3 ans pour mettre le pays sur les rails.

Samedi, le président du comité national de salut du peuple a convoqué les organisations de la société civile, le groupement des partis politiques de la majorité, le groupement des partis politiques de l'opposition, les mouvements signataires de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger, pour des échanges sur l'organisation de la transition, a-t-on appris de bonne source.

-0- PANA GT/TBM 28août2020