Agence Panafricaine d'information

Les autorités du Tigré nient avoir détourné le carburant du PAM

Addis-Abeba, Éthiopie (PANA) - Jeudi, les autorités du Tigré ont nié avoir fait main basse sur 12 camions-citernes de carburant dans un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) dans la région du Nord de l'Éthiopie, affirmant avoir repris le carburant précédemment avancé à l'organisme des Nations unies pour rétablir l'électricité.

Le PAM a demandé jeudi aux autorités tigréennes de restituer immédiatement les stocks de carburant volés à la communauté humanitaire.

M. David Beasley, directeur exécutif du PAM, a raconté que, mercredi matin, un groupe d'hommes armés est entré dans l'enceinte du PAM à Mekelle et a "saisi de force" 12 camions-citernes remplis de plus d'un demi-million de litres de carburant.  

"Ce carburant avait été récemment acheté par le PAM et est arrivé quelques jours avant d'être volé. Sans ce carburant, il est impossible pour le PAM de distribuer de la nourriture, des engrais, des médicaments et d'autres fournitures d'urgence dans tout le Tigré", a-t-il déclaré. 

Le gouvernement éthiopien a également déclaré jeudi que les autorités rebelles du Tigré avaient fait une descente dans un dépôt du PAM et emporté des camions de carburant. 

Mais les autorités du Tigré ont déclaré que le gouvernement de l'État régional avait avancé quelque 600 000 litres de carburant au PAM pour aider l'agence des Nations unies à répondre aux besoins humanitaires urgents de la population du Tigré.

Les autorités du Tigré ont déclaré qu'elles avaient besoin de carburant pour faire fonctionner les générateurs d'électricité afin de fournir des services de santé urgents au milieu de la reprise des hostilités dans la région.

Des officiels du bureau des affaires extérieures du gouvernement du Tigré ont déclaré que le gouvernement régional avait fourni le carburant au PAM sur la base d'un accord selon lequel le carburant serait retourné.

Les combats qui ont repris le long de la frontière nord de l'Éthiopie ont surpris les observateurs internationaux qui attendaient la reprise du dialogue entre les deux groupes belligérants.

Le secrétaire exécutif de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), le Dr Workneh Gebeyehu, s'est dit profondément préoccupé par les informations faisant état d'hostilités à la frontière de la région du Tigré en Éthiopie.

M. Workneh a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à ce que les parties privilégient le dialogue.

Le secrétaire exécutif a appelé toutes les parties concernées à s'abstenir immédiatement de toute hostilité et de toute escalade et à s'engager à nouveau dans le dialogue afin de trouver une paix durable dans l'intérêt du peuple éthiopien et de toute la région.

Le gouvernement éthiopien a condamné ce qu'il a appelé le vol de 12 camions-citernes et de 570 000 litres de carburant par le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) dans les entrepôts du PAM.

L'incident présumé a eu lieu avant la reprise des hostilités dans la région.

Le carburant était destiné à transporter l'aide humanitaire et les intrants agricoles dont les bénéficiaires du Tigré ont tant besoin.

Selon le gouvernement éthiopien, les autorités du Tigré prévoyaient d'utiliser le carburant et l'aide humanitaire pour faire avancer la récente attaque du TPLF dans les communautés autour de la ville de Kobo.

Selon le gouvernement éthiopien, le TPLF aurait non seulement pillé, mais aussi emprisonné les membres du personnel des partenaires humanitaires qui ont résisté au pillage.

Cependant, le TPLF a déclaré que ses combattants assuraient la sécurité des entrepôts du PAM 24 heures sur 24 et que les dernières allégations de vol auraient un impact négatif sur la distribution de l'aide alimentaire dans le Tigré.

Le gouvernement fédéral éthiopien a déclaré qu'il avait pris des mesures pour faciliter l'acheminement sans entrave de l'aide humanitaire aux populations de la région du Tigré depuis le début du conflit et qu'il avait renforcé ce soutien par la promulgation de la trêve humanitaire.

"Les mesures de confiance prises par le gouvernement pour résoudre pacifiquement le conflit et accélérer l'aide aux populations de la région ont été repoussées par le TPLF", a déclaré le gouvernement éthiopien dans un communiqué.

-0- PANA AO/MA/MTA/JSG 26août2022