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Les Libyennes commémorent la Journée mondiale de la Femme

Tripoli, Libye (PANA) - Les femmes en Libye, à l'instar des autres femmes dans le monde, ont commémoré ce vendredi, la Journée mondiale de la femme au moment où le pays est toujours confronté à un regain de violence et d'instabilité dont elles sont les premières victimes, huit ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, dans le sillage de la révolution du 17 février 2011 dans laquelle elles ont joué un rôle prépondérant.

 

Les libyennes ont, de tout temps, été en première ligne de tous les combats aux côtés de l'homme dans les grandes causes pour lesquelles la Libye s'est battue, de la résistance contre l'occupation italienne à la révolution du 17 févier; les femmes en Libye poursuivent efficacement leur combat pour la liberté, la dignité et l'égalité entre les citoyens.

 

Jouissant d'un statut privilégié au sein de la société libyenne dont elle est le pilier, la femme dispose d'une longueur d'avance sur les femmes dans certains pays arabes et musulmans.

 

Elle s'est toujours hissée au devant de la scène en occupant tous les métiers et professions dans la vie.  De mère au foyer en passant par soldat ou officier de l'armée, ingénieur, ou responsable politique ou femme d'affaires, la Libyenne aura fait ses preuves aux côtés de l'homme.

 

Aujourd'hui dans le contexte de l'insécurité qui règne dans le pays avec la prolifération des armes parmi la population et l'omniprésence des groupes armés et autres milices, les femmes en Libye subissent les effets de cette instabilité.

 

Déplacées de leurs foyers à l'intérieur ou à l'étranger, mères de martyrs, de prisonniers ou de disparus, les femmes en Libye souffrent de cette instabilité qui les met dans une situation précaire.

 

Pour illustrer cette souffrance, le chef de la Mission d'Appui des  Nations Unies en Libye (UNSMIL), Ghassan Salamé, a rappelé, dans un message à l'occasion de cette Journée internationale, que les "femmes, les enfants et les jeunes représentent environ 50% des personnes ayant besoin d'une assistance humanitaire et font partie des groupes les plus vulnérables en Libye". 

 

Ainsi , selon lui, environ 278.000 femmes ont besoin d'assistance humanitaire, 170.000 environ ont des difficultés à accéder aux services de santé et 150.000 femmes sont confrontées à des problèmes de protection, notamment contre la violence basée sur le genre, "qui est l'une des violations les plus cruelles des droits de l'homme".

 

En dépit de ces souffrances, les Libyennes n'ont pas baissé les bras et ont continué, au cours de ces dernières années, à œuvrer pour recouvrer leur dignité et promouvoir leur émancipation.

 

Dans ce contexte, M. Salamé a salué "la résilience des femmes libyennes qui ont continué à s’engager et à apporter une contribution crédible au programme de renforcement de l’État", reconnaissant que "ce chemin n'a pas été facile, et c'est uniquement grâce à leur engagement et à leur persévérance que les femmes libyennes jouent désormais un rôle essentiel dans les efforts de rétablissement et de développement de la paix dans tout le pays".

Il a réitéré, dans un communiqué, l'engagement de l'UNSMIL de soutenir à tous les niveaux ce combat pour assurer la participation et l'inclusion des femmes libyennes aux efforts politiques en cours, rappelant que le Groupe du soutien aux femmes et de l’autonomisation des femmes du Cabinet du président du Conseil présidentiel en Libye a tenu sa première réunion de coordination internationale, le mois dernier, avec beaucoup de succès.

 

Pour sa part, le Comité national pour les droits de l'homme en Libye a affirmé, dans un communiqué publié vendredi à l'occasion de la journée internationale de la Femme que les femmes libyennes ont remporté un succès sans précédent dans tous les domaines, malgré les difficultés ces dernières années.

 

Il a dénoncé "toutes les formes de violence et d'attaques contre les femmes, ainsi que toute violation de leurs droits et tout acte pouvant porter atteinte à leur vie privée et leurs libertés à la lumière de la série de violences lors de la guerre civile en Libye. Nous nous sommes assurés que les femmes et les enfants en Libye étaient les principales victimes de la violence, des conflits armés, de la dégradation de la sécurité, des conditions politiques et économiques dans le pays".

 

Selon le Comité des droits de l'homme, "de nombreuses femmes en Libye souffrent des déplacements forcés, de pauvreté, et sont victimes d'exploitation sous toutes ses formes, ainsi que l'absence d'une vie décente préservant la dignité de la personne humaine".

 

Le comité a également exprimé l'espoir que se réalisent pour toutes les femmes en Libye toutes leurs aspirations, que prospère le pays et que les droits et libertés soient respectés, en particulier les droits des femmes, appelant à la lutte contre la violence basée sur le genre, à la protection et au soutien aux femmes et aux filles, ainsi qu' à promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes pour assurer l'égalité dans les droits.

 

La Libye s'oriente actuellement vers une décrispation du climat politique avec la reprise du processus politique depuis la dernière rencontre entre les deux principaux protagonistes, le président du Conseil présidentiel, Fayez Al-Sarraj et le chef de l'Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Hafter, à Dubaï sous l'instigation de l'Envoyé de l'ONU, Ghassan Salamé.

 

Cette rencontre a permis de convenir de la nécessité de mettre fin à la période de transition, d'organiser des élections générales et d'œuvrer à unifier les institutions du pays.

 

La tenue d'une conférence nationale inclusive sur laquelle s'attèle M. Salamé ces jours-ci, permettra d'aboutir à un consensus entre les Libyens sur l'agenda électoral.

 

Une situation qui favorisera le règlement de la double crise politique et sécuritaire et de normaliser le pays afin que les Libyens, notamment les femmes, retrouvent leur sérénité et profitent des richesses du pays.
-0- PANA BY/IS/SOC 08mars2019