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Le trafic de médicaments falsifiés porte des préjudices financier et sanitaire à la Côte d'Ivoire, selon le président de l'Ordre des pharmaciens

Abidjan, Côte d'Ivoire (PANA) - Le trafic de médicaments falsifiés ou de qualité inférieure porte des préjudices financier et sanitaire à la Côte d'Ivoire, a déploré vendredi dans un entretien accordé à la PANA, le président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens de Côte d'Ivoire (CNOP-CI), Dr Arounan Diarra.

 

Dr Diarra a estimé à 50 milliards de F CFA par an, le montant du préjudice financier subi par le secteur pharmaceutique ivoirien qui génère un chiffre d'affaires annuel d'environ 300 milliards de F CFA. Il a souligné que ce trafic qui est endémique touchait aussi bien les secteurs formel qu'informel avec un médicament sur trois qui se retrouve chez les vendeurs de la rue.

 

Dr Diarra a noté que les quatre types de médicaments falsifiés répertoriés sur le territoire national ne comportaient pas, soit de principe actif, soit avaient une quantité insuffisante de principe actif ou encore le principe actif était remplacé par une substance toxique.

 

Les conséquences sanitaires identifiées étaient que ces médicaments falsifiés n'avaient pas d'effet thérapeutique, créaient l'anti-biorésistance ou provoquaient les cancers, les insuffisances rénales ou la mort. La stratégie de lutte du CNOP-CI est axée sur la répression, la sensibilisation et l'interpellation des pouvoirs publics.

 

Dr Diarra a relevé que leurs préoccupations au sein de l'ordre des pharmaciens était de veiller à ce que les médicaments du secteur informel n'inondent pas le secteur formel afin d'éviter une catastrophe sanitaire. Les pistes de solutions qu'il a évoquées pour réduire le trafic des médicaments falsifiés sont l'industrialisation, la transformation des produits traditionnels en médicaments traditionnels améliorés, la couverture maladie universelle, la qualité, la disponibilité et l'accessibilité des produits médicaux.

 

Le voeu ardent actuel du CNOP-CI est de disposer d'un incinérateur pour la destruction des médicaments falsifiés saisis pour empêcher qu'ils ne réintègrent le circuit formel. Dr Diarra a justifié cette doléance auprès des pouvoirs publics par le fait que les deux mille tonnes de médicaments falsifiés actuellement saisis sont en attente de destruction à cause du coût de 1750 F CFA par kilogramme proposé par le seul opérateur privé disposant d'un incinérateur.

-0- PANA BAL/IS/SOC 20sept2019