Agence Panafricaine d'information

Le rapporteur de l'ONU saisi sur le droit à la santé du journaliste camerounais Amadou Vamoulké en prison depuis plus de trois ans

Paris, France (PANA) - L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a déclaré vendredi, qu’elle a saisi le rapporteur de l'ONU sur le droit à la santé pour Amadou Vamoulké, l'ex-directeur général de la radiotélévision publique camerounaise (CRTV), lui demandant son intervention humanitaire pour la remise en liberté de ce journaliste emprisonné, malade et âgé, avant qu'il ne soit trop tard.

« Après la publication d'un rapport faisant état de plusieurs cas de personnes atteintes par le coronavirus à la Prison centrale de Yaoundé dans laquelle est actuellement détenu le journaliste camerounais, Reporters sans frontières demande à l'ONU de tout faire pour la remise en liberté et la protection de ce journaliste incarcéré particulièrement vulnérable », a déclaré RSF dans un communiqué dont copie a été transmise à la PANA à Paris.

Un rapport récemment publié par Amnesty International a relevé qu’un détenu au moins a été testé positif au coronavirus à la Prison centrale de Kondengui à Yaoundé où Amadou Vamoulké est incarcéré depuis près de quatre ans; plusieurs autres cas suspects y ont été identifiés.

L'ONG a indiqué, par ailleurs, que deux prisonniers sont morts peu après avoir été libérés dans des conditions qui laissent penser qu'ils ont été contaminés; à la prison de Koudengui il y a une surpopulation carcérale de 432% malgré les libérations accordées à certains détenus par le Président Paul Biya le 15 avril afin de décongestionner les prisons du pays.

Amadou Vamoulké est poursuivi pour crimes économiques, le détournement de près de six millions d'euros au seul profit de la CRTV, et pas encore jugé malgré un procès fleuve qui dure depuis trois ans. Amadou Vamoulké ne faisait pas partie des prisonniers graciés.

« Les autorités camerounaises ne peuvent pas exposer plus longtemps l'un de leurs plus éminents journalistes au risque de le voir mourir en prison. Lors d'une mission à Yaoundé fin 2019, nous avions déjà alerté le ministère de la Justice sur l'absence de soins et d'examens appropriés dont faisait l'objet ce journaliste malgré deux rapports médicaux établissant clairement la nécessité de son évacuation sanitaire », a déclaré Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF.

-0- PANA BM/BEH/SOC 22mai2020