Agence Panafricaine d'information

Le président malien regrette les scènes de violences lors de la manifestation de vendredi contre son régime à Bamako

Bamako, Mali (PANA) - Le président malien, Ibrahim Boubacar Kéita, a regretté les scènes de violences et de saccages, ainsi que les tentatives d’occupation des Institutions et services stratégiques du pays, lors de la manifestation contre son régime, organisée vendredi à Bamako.

Il a fait cette déclaration après la manifestation à laquelle des milliers de personnes ont pris part à l'appel de partis politiques de l'opposition, d'associations de la société civile et de religieux.

On ignore pour l'heure le bilan de la manifestation qui aurait fait un mort et plusieurs blessés dont cinq grièvement.

Une enquête est diligentée pour établir un bilan, selon le président malien accusé par les contestataires, de "mauvaise gouvernance" et de" mauvaise gestion" de la crise multiforme que connait le Mali.

"Au nom de l'Etat de droit, il m’incombe d’assurer la sécurité des biens, des citoyens et des Institutions et cela sera fait, sans faiblesse aucune", a averti le président malien, qui rassure ses compatriotes sur sa volonté de poursuivre le dialogue et de prendre toutes les mesures possibles pour apaiser la situation.

Vendredi, les manifestants, à l'appel de partis politiques de l'opposition et d'associations de la société civile, regroupés au sein du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), placé sous l'autorité morale de l'influent imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut-conseil islamique du Mali (HCIM), sont sortis pour réclamer de nouveau la démission du Président Kéita et de son régime.

Ils ont occupé la devanture de la Primature, investi l'Assemblée nationale et l'Office de Radiodiffusion Télévision du Mali (ORTM), qu'ils ont saccagé en partie.

On rappelle que les 5 et 19 juin, ces manifestants avaient répondu présents à la place de l'indépendance de Bamako, pour réclamer la démission du Président Kéita, qui, selon eux, est sourd à leurs revendications, notamment la dissolution de l'Assemblée nationale, le renouvellement des membres de la Cour constitutionnelle, accusée de" tripatouillages" dans la proclamation des résultats définitifs des élections législatives (mars-avril 2020) au profit du parti au pouvoir, la mise en place d'un gouvernement de transition avec les pleins pouvoirs au Premier ministre qui devra sortir des rangs du M5-RFP et la mise en place d'un organe en lieu et place de l'Assemblée nationale.

-0- PANA GT/JSG/SOC 11juil2020