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Le président du FSD et chef de file de l'opposition malienne exige la démission du Premier ministre malien

Bamako, Mali (PANA) -  Le président du directoire du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), M. Soumaïla Cissé, exige la démission immédiate du Premier ministre malien et de son gouvernement, l’instauration immédiate d’un dialogue politique inclusif, dans une déclaration adressée, lundi, à ses compatriotes à la suite des massacres d'au moins 160 personnes, perpétrés par des hommes armés soupçonnés d'être des chasseurs dozos appartenant à l'ethnie Dogon, samedi dans le village d'Ogossagou, au centre du Mali.

Soumaïla Cissé, également président du parti Union pour la République et de démocratie (URD) et chef de file de l'opposition malienne, exige une enquête internationale afin que les auteurs, co-auteurs et les éventuels complices de ce drame inacceptable soient punis, conformément à la loi.

Il exige également l'ouverture d'une enquête sur les violations des droits de l’Homme dans le Centre du Mali et l’application par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) des dispositions pertinentes des Résolutions de l’ONU, notamment la Résolution 2363 du 29 juin 2017 et la Résolution 2367 du 3 juillet 2018 visant à protéger les populations civiles en danger dans les régions de Mopti et de Ségou, au centre du pays.

Invitant l’Assemblée nationale du Mali à initier également une commission d’enquête parlementaire, le président du FSD appelle les Nations unies et les organisations humanitaires à apporter une assistance humanitaire urgente aux habitants d’Ogossagou et à toutes les populations du Centre, sans distinction et aux déplacés internes.

"L’urgence au centre, c’est sécuriser, protéger les civils, stabiliser puis engager les solutions politiques en particulier des assisses régionales pour la paix et la bonne gouvernance", a-t-il soutenu, qualifiant l'attaque d'Ogossagou comme le pire cas de violence, avec des témoignages d’actes d’horreur inqualifiables et jamais atteints au Mali.

"Ogossagou est l’illustration achevée de la déliquescence du pouvoir en place et de son incapacité à protéger les populations civiles. Un drame qui est le fruit de la négligence des autorités, restées sourdes aux appels de l’administration locale, de l’opposition politique, des populations, des ONG et de divers activistes sur les réseaux sociaux", a-t-il ajouté, condamnant avec la dernière vigueur la violence gratuite qui s’abat sur les populations civiles.

Le Mali ne peut pas être une nation faible qui ne sait ni prévoir ni juguler les menaces de tous ordres qui pèsent sur son avenir, a indiqué le président du FSD, estimant qu'au-delà des rivalités, des querelles et des hésitations, au-delà des paroles conciliatrices, il convient d’être positif.

"Nous devons agir pour éviter la catastrophe à notre pays qui joue sa survie même, en tant que nation, agir pour éviter le cycle infernal des violences, agir pour réparer les injustices, source de déstabilisation et de vengeance et agir pour prouver que nous sommes un peuple digne et fier qui sait toujours se relever", a averti Soumaïla Cissé.

Pour lui, il ne suffit pas de dissoudre la milice "Dan Amassagou", il faut la désarmer, ainsi que toutes les milices. Il faut surtout lancer des poursuites judiciaires contre tous les auteurs, co-auteurs et complices des violences sur l’ensemble du territoire. Ce sont des crimes imprescriptibles.

Dimanche, lors d'un Conseil de ministres extraordinaire, le président IBK a dissout la milice "Dan Amassagou", soupçonnée d'être impliquée dans les massacres d'Ogossagou et limogé des chefs militaires.

Pour M. Cissé, il revient à l'Etat d’assurer sa mission régalienne de défense du territoire et de protection des citoyens, avec une Armée mieux équipée, rendant au passage hommage appuyé aux Forces armées et de sécurité maliennes, estimant que les massacres d'Ogossagou "constituent l’échec du gouvernement tout entier", ajoutant que l’échec que le Mali connaît aujourd’hui est politique.

Il a lancé un appel à tous les partis politiques, à toutes les associations, aux leaders religieux, aux Forces armées et de sécurité, aux travailleurs, aux jeunes, aux femmes et à la Société civile, "pour l’instauration urgente d’un dialogue inclusif, en vue de sauver notre pays".

Rappelons que le FSD est un regroupement de partis politiques, né à la suite de l'élection présidentielle d'août-septembre 2018 dont les résultats avaient été contestés et non reconnus par les partis de ce regroupement et une partie de la Société civile.

-0- PANA GT/BEH/IBA 26mars2019