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Le ministère libyen des Affaires étrangères dénonce les déclarations du Secrétaire général de la Ligue arabe

Tripoli, Libye (PANA)- Le ministère libyen des Affaires étrangères du Gouvernement d'union nationale a dénoncé les déclarations du Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, affirmant, à l'issue de la réunion extraordinaire du Conseil de l'organisation au niveau des délégués, que la condamnation des interventions étrangères en Libye concernait seulement celles des pays non arabes.

Selon un communiqué publié mercredi soir par le ministère des Affaires étrangères, les déclarations du Secrétaire général de la Ligue arabe, expliquant que l'ingérence extérieure en Libye s'applique uniquement aux étrangers sont "une fausse interprétation (...) qui viole la charte de la Ligue arabe".

A cet égard, le ministère a critiqué le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit, après la réunion extraordinaire qui a eu lieu mardi au Caire, à la demande de l'Égypte.

"Nous nous trouvons obligés de rappeler au Secrétaire général le texte de l'article 8 de la Charte de la Ligue arabe qui stipule le respect des affaires intérieures des États et la non-ingérence", souligne le communiqué.

"Y-a-t-il une ingérence pour le changement de régime en Libye plus grande que le bombardement des avions des pays arabes contre la capitale, Tripoli, pour aider les milices hors-la-loi à prendre le pouvoir et à renverser le régime?", s'est interrogé le ministère des Affaires étrangères

"Une des premières tâches du Secrétaire général de la Ligue arabe est d'œuvrer à résoudre tout conflit au sein des pays arabes", estime le communiqué, notant que "le Secrétaire général n'a pris aucune initiative pour mettre fin à l'agression contre Tripoli".

On rappelle que le Conseil de la Ligue des États arabes, qui s'est tenu au Caire, a exprimé "sa grave préoccupation face à l'escalade militaire, qui exacerbe la crise en Libye et menace la sécurité et la stabilité des voisins libyens et de la région dans son ensemble, y compris la Méditerranée", soulignant "la nécessité d'arrêter l'escalade militaire", estimant qu'un "règlement politique est la solution, le seul moyen de rétablir la sécurité et la stabilité en Libye et d'éliminer le terrorisme".

La Ligue arabe a mis en garde contre le "danger de violer le texte et l'esprit de l'Accord politique libyen et des résolutions internationales pertinentes, de manière à permettre des interventions militaires étrangères qui contribuent à faciliter le transfert de combattants terroristes extrémistes étrangers en Libye, ainsi que des violations des résolutions internationales sur l'embargo sur les armes qui menacent la sécurité des voisins libyens et de la région".

On rappelle que l'escalade militaire s'est accrue ces derniers jours autour de Tripoli avec l'intensification des combats qui se poursuivent depuis le 4 avril dernier, suite à l'offensive lancée par les troupes de l'Armée nationale libyenne dirigée par le maréchal Khalifa Haftar pour prendre la capitale libyenne, siège du Gouvernement d'union nationale présidé par Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale .

Les ingérences des pays étrangers tels que l'Egypte, les Emirats arabes unis, la Jordanie, l'Arabie Saoudite, la Russie et la France aux côtés de Haftar et de la Turquie et du Qatar, en soutien au Gouvernement d'union nationale ont attisé la tension, privilégiant la solution militaire.

Face à la situation actuelle, la Conférence de Berlin, prévue dans la deuxième quinzaine de janvier avec la participation des grandes puissances membres du Conseil de sécurité, reste l'unique espoir pour freiner la logique guerrière dans laquelle se sont engagés les belligérants libyens.

Cette rencontre a pour principal objectif de proclamer un cessez-le-feu et de relancer le processus politique en vue d'un accord entre les Libyens pour régler la crise.
-0- PANA BY/JSG:soc 02jan2019