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Le délégué de la Libye à l'ONU exhorte l'UA à soutenir la réconciliation nationale libyenne

Tripoli, Libye (PANA)- Le Représentant permanent de la Libye auprès des Nations unies, Taher al-Sunni, a appelé l'Union africaine (UA) à soutenir la réconciliation nationale libyenne.

Dans un discours au Conseil de sécurité, lors dune session consacrée jeudi soir à la situation en Libye, M. al-Sunni a indiqué que le vrai problème en Libye "réside dans la poursuite des interventions internationales négatives, la division de ce Conseil (de sécurité) et le traitement de la Libye comme une arène de règlement de comptes par mandataires, "considérant que les différents dialogues resteront le seul moyen de trouver des solutions pacifiques à la crise libyenne, loin des combats et du bruit des canons".

Il a salué "le changement récemment de position de plusieurs pays, et leur démonstration de bonne volonté en tendant la main à tous les Libyens, loin d'alimenter le conflit ou de le soutenir",  rendant hommage à ceux qui ont présenté des initiatives pour unir les Libyens, en particulier l'Égypte, la Tunisie, l'Algérie et le Maroc.

"Ces efforts coïncident avec notre vision selon laquelle, une option pacifique est le seul moyen de résoudre la crise et de construire l'État démocratique civil auquel aspirent les Libyens. De ce point de vue, et en reconnaissance de cet objectif, nous avons salué le travail de le Commission militaire conjointe afin de parvenir à un cessez-le-feu permanent",  a-t-il indiqué.

Le délégué de la Libye auprès des Nations Uuies a estimé que la mise en œuvre des dispositions de l'accord de cessez-le-feu de la Commission militaire conjointe "dépend avant tout du renforcement et de l'instauration de la confiance et des bonnes intentions (...) cette confiance qui a été perdue en raison des événements de Tripoli et de ses environs, malgré toutes les garanties et promesses internationales".

Il a souligné que la demande de départ des forces étrangères, des mercenaires et des groupes armés de toutes sortes, et de ceux qui ne relèvent pas de la légitimité de l’État, "est une revendication souveraine et nationale qui n’a aucun reproche et doit être associée à leur désarmement". 

M. al-Sunni a également appelé le Conseil de sécurité à déployer des efforts pour adopter une nouvelle résolution "d'une manière qui soutient fermement l'accord de cessez-le-feu, afin qu'il soit durable et fondé sur des bases solides", réitérant le soutien du Gouvernement d'union nationale au dialogue politique libyen, au Forum et autres dialogues malgré les réserves.

Le délégué libyen a souligné la nécessité que "tous ces dialogues soient intégrés et non contradictoires et qu'ils s'efforcent de trouver des solutions consensuelles politiques globales et applicables, et ne soient pas basés sur le principe de la conquête, de l'exclusion et de la fausse représentation, et pour éviter de répéter les erreurs du passé".

M. al-Sunni a souligné que le dialogue de réconciliation nationale "sera le véritable garant de la pérennité de tous les résultats et de l'adoption d'une Constitution permanente pour le pays".

Il a déclaré que "le problème en Libye n'est pas le partage du pouvoir, ni qui détient les postes. Le vrai problème est que les blessures ne se sont pas cicatrisées depuis 2011, donc la solution doit partir de la base en renforçant la paix sociale", appelant "l'Union africaine à parrainer immédiatement la voie de la réconciliation nationale et à ne pas attendre la permission parce que l'Afrique est la seule à pouvoir jouer ce rôle, en raison de ses expériences antérieures et de sa connaissance de la question libyenne et de sa spécificité".

M. al-Sunni a appelé la Mission de l'ONU à corriger, à la prochaine réunion à Genève, le calendrier de la feuille de route précédemment convenu, car il fixe à 18 mois le terme du mandat de la nouvelle autorité, et cela contredit le nombre de mois qui reste jusqu'à la fin de cette année, demandant à ce que les candidats s'engagent par écrit à tenir les élections à la date prévue du 24 décembre.

Il a également estimé que "les élections à elles seules ne résoudront pas la crise libyenne; la prolifération des armes, les groupes armés et l'ingérence étrangère sont les obstacles les plus importants à la stabilité; les élections sont le meilleur moyen d'établir les règles de la voie démocratique et de restaurer la légitimité du peuple afin que ces défis et d'autres puissent être affrontés".
-0-  PANA BY/JSG/SOC 29jan2021