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Le chef du Polisario quittera l'Espagne sans se présenter devant la justice, affirme son adjoint

Madrid, Espagne (PANA) - Le numéro deux du Polisario, Salem Lebsir, a confirmé que Brahim Ghali, le chef du mouvement Sahraoui va quitter l'Espagne sans se présenter devant la justice espagnole et ce, malgré des plaintes déposées pour des chefs d'accusation liés au viol et au terrorisme, notamment.

 

M. Lebsir s'exprimait lors d'une interview exclusive réalisée à une date non précisée par le journaliste espagnol,. Alejandro Entrambasaguas du site espagnol d'actualité "OKdiaro.

 

"Il (Brahim Ghali) va quitter l'Espagne et ne se présentera pas devant le juge", a affirmé M. Lebsir qui a démenti les accusations portées contre le chef du Polisario qui aurait commis des crimes présumés de viol contre une citoyenne espagnole, de terrorisme, de génocide et torture, entre autres.

 

A une question relative à la maladie du chef du Polisario interné depuis quelques semaines dans l'hôpital San Pedro de Logroño près de Saragosse, en Espagne, le numéro deux du Polisario a  admis que M. Ghali a des séquelles du coronavirus, mais qu'il est en train de se remettre de toutes les séquelles et que dans deux semaines, il sera complètement guéri.

 

Sur la question de savoir si M. Ghali est informé de la crise que sa présence en Espagne a créée entre Madrid et Rabat, Salem Lebsir a répondu : "nous connaissons très bien les Marocains . Il y a un chantage entre les autorités marocaines et espagnoles. Les Espagnols sont libres, ils ne sont pas des esclaves de la monarchie marocaine".

 

M. Lebsir a également démenti les informations selon lesquelles, Brahim Ghali est entré en Espagne sous une fausse identité, affirmant que le chef du Polisario n'a jamais été impliqué dans des actes liés au viol, au terrorisme ou aux tortures.

 

L’Espagne a créé la crise avec le Maroc et l’a fait assumer à l’Europe, avait affirmé récemment le ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

 

"L’Espagne n’a pas consulté l’Europe avant de prendre les décisions qui touchent les intérêts du Maroc. L’Espagne n’a pas consulté l’Europe avant de passer outre des normes Schengen pour accepter l’entrée de manière frauduleuse d’une personne recherchée par la justice espagnole, Brahim Ghali, chef du Polisario. L’Espagne a créé une crise et elle veut l’assumer à l’Europe", avait indiqué M. Bourita qui était l'invité d'"Europe Soir week-end" sur Europe1.

 

Selon le chef de la diplomatie marocaine, "il faut placer la crise entre le Maroc et l’Espagne dans un contexte". "Un contexte de crise bilatérale entre le Maroc et l’Espagne" et "une crise qui n’a rien à voir avec l’Europe, une crise qui a été créée par une décision nationale de l’Espagne sans concertation avec ses partenaires européens".

 

Pour M. Bourita, "il y a une tentative de détourner le débat, d’aller vers cette question migratoire alors que le fond de la crise, c’est un acte déloyal de l’Espagne envers le Maroc, envers son peuple et envers ses intérêts stratégiques".

 

Sur la question migratoire, le ministre a tenu à rappeler quelques vérités et à présenter quelques faits "loin de tout discours émotionnel". "La première vérité est que le Maroc n’est pas obligé, n’a pas vocation, ni obligation de protéger des frontières autres que les siennes. Le Maroc n’est ni le gendarme, ni le concierge de l’Europe pour protéger des frontières qui ne sont pas les siennes. Le Maroc ne le fait pas par injonction, ni par obligation. Le Maroc a fait beaucoup dans la coopération migratoire, pas par obligation, ou par rapport à une contrepartie. Il l’a fait par rapport à un partenariat. Un partenariat entre le Maroc et l’Espagne et un partenariat entre le Maroc et l’UE. Mais le partenariat n’est pas à la carte. Le partenariat signifie d’abord qu’on comprenne bien les intérêts stratégiques des partenaires". Et de préciser que "le Maroc n’a jamais agi pour rendre service contre un solde ou une contrepartie financière. Ce que reçoit le Maroc en moyenne de l’UE ne dépasse pas les 300 millions d’euros par an, soit moins de 20% du coût assumé par le Royaume du Maroc dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine".

 

Durant les quatre dernières années, le Maroc a démantelé 8.000 cellules de trafic d’êtres humains. Le Maroc a aussi déjoué 14.000 tentatives d’immigration clandestine dont 80 tentatives d’assaut sur la ville de Sebta. De même qu’il a échangé avec l’Espagne plus de 9.000 informations sur la migration clandestine.

-0- PANA AD/IN/IS 25mai2021