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Le chef de file de l'opposition malienne, Soumaila Cissé, appelle les Maliens à l'union sacrée autour des forces de défense et de sécurité

Bamako, Mali (PANA) - Le chef de file de l'opposition malienne, Soumaila Cissé, président du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) a invité vendredi lors d'une conférence de presse à Bamako, l’ensemble du peuple malien à "l’union sacrée autour des forces de défense et de sécurité pour préserver et renforcer le moral des troupes".

 

L’objectif de cette sortie médiatique du chef de file, candidat malheureux à l'élection présidentielle de septembre 2018 qui l'avait opposé au second tour au Président Ibrahim Boubacar Kéita, était de manifester la solidarité du Front aux forces de défense et de sécurité  du Mali et sa compassion à l’endroit des familles et frères d’armes des soldats tombés récemment sur le champ d’honneur.

 

Selon lui, l’évolution meurtrière de la situation sécuritaire au Mali impose à l’opposition malienne de s’assumer pleinement et de dénoncer la lourde et entière responsabilité du Président de la République et de son gouvernement dans la gestion de la crise que notre pays connaît.

 

De ses analyses, il ressort qu’il y a un certain nombre de faits qui engagent manifestement la responsabilité du Chef suprême des armées (le Président IBK) parmi lesquels, il a cité la nomination de six ministres de la Défense et presque autant de chefs d’État-major des armées en six années dans un pays en guerre.

 

Soumaila Cissé dont l'intervention se situe à une semaine de la mort d'au moins 53 soldats maliens dans une attaque terroriste à Indelimane, au Nord du Mali, a accusé le Président Kéita "de fermer les yeux et de couvrir des détournements de deniers publics à large échelle et à ciel ouvert sur les allocations budgétaires destinées à l’achat d’équipements et de matériels militaires de la part de certains hauts gradés des forces de défense et de sécurité ou de responsables politiques ou étatiques connus de tous".

 

Il a ajouté que le président malien est "incapable d’avoir une couverture aérienne performante et le minimum d’équipements pour l’engagement et la protection de nos troupes".

 

Le président du FSD, qui regroupe des partis politiques hostiles au pouvoir en place au Mali, exige un audit financier et comptable, dans les plus brefs délais, sur l’utilisation des 1 230 milliards votés par l’Assemblée Nationale dans le cadre de la Loi d’orientation de programmation militaire, et exige une enquête sérieuse sur la livraison, l’état et la disponibilité des équipements militaires, de même que l’absence des points d’eau dans la plupart des postes de sécurité.

 

"Chaque soldat des Forces armées maliennes (FAMAs) qui tombe pour notre patrie est une vie sacrifiée pour la défendre, afin que notre nation reste debout, dans la dignité et solidaire, face à l’adversité la plus perverse, la plus immonde et la plus meurtrière.", a souligné Soumaila Cissé, invitant chaque Malien à faire "un sacrifice en direction de notre armée et des familles de nos soldats".

 

Le président du FSD préconise que des dispositions soient prises pour "qu’un cimetière militaire national soit érigé pour accueillir nos soldats morts pour la patrie, ainsi qu’un mémorial du souvenir qui servira de lieu de recueillement et de souvenirs".

 

Selon lui, "les Maliennes et les Maliens ont suffisamment encaissé et qu’il est temps pour la majorité silencieuse de dire ‘‘non ça suffit’’, faisant allusion "aux veuves et aux orphelins des atrocités quotidiennes au Nord, au Centre et ailleurs au Mali".

 

Face à une situation sécuritaire caractérisée par les attaques meurtrières et récurrentes contre les FAMAs et la population civile, le président du FSD a lancé un appel à toutes les forces politiques et sociales engagées aujourd’hui au chevet de la mère patrie et a laissé entendre : "nous ne nous limiterons plus à dire, à dénoncer; nous allons agir et nous entendons agir avec tous les patriotes aujourd’hui engagés pour la survie du Mali".

 

Selon des statistiques, on dénombre de janvier à novembre 2019 plus de 400 soldats et civils tués lors d'attaques terroristes dans le Nord et le Centre du Mali, en dépit de la présence des FAMAs, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) et des forces françaises Barkane.

-0- PANA GT/IS/SOC 09nov2019