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Le Tchad est en mesure d’éliminer la faim, selon les agences humanitaires de l'ONU

N’Djamena,Tchad (PANA) – A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Alimentation (JMA), la ministre tchadienne de la Production, de l’Irrigation et des Equipements agricoles, Lydie Beassoumda, a déclaré que «le thème de la JMA 2018 inspire la nécessité et surtout l’urgence d’envisager de nouvelles stratégies et la mobilisation conséquente des ressources en faveur de l’éradication de la faim».

Avec pour thème "la Faim Zéro en 2030, c’est possible", les deux agences alimentaires de l’ONU, à savoir l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) soutiennent le gouvernement du Tchad dans ses efforts pour lutter contre la pauvreté rurale, l’adaptation aux événements climatiques extrêmes et l’élimination de la faim.

Pour la ministre, il s’agit de combiner des investissements dans la protection sociale, dans les secteurs productifs et potentiels.

Selon le dernier rapport de l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, plus de 815 millions de personnes sont sous-alimentées. Au Tchad, autour de 4 millions de personnes sont affectées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition chaque année.

Aux populations tchadiennes touchées, s’ajoutent 615 000 personnes réfugiées, déplacées internes et refoulées- qui ne disposent pas de moyens d’existence suffisants pour couvrir leurs besoins fondamentaux.

Le Tchad est en deuxième position sur l’Indice Mondial de la Faim 2017, a déploré la ministre, soulignant l’extrême vulnérabilité de sa population face à la crise alimentaire. "Cette crise s‘est accentuée, ces dernières années, en raison d’une situation économique difficile et des aléas agro-climatiques plus intenses touchant les populations les plus vulnérables, notamment dans la bande sahélienne", a-t-elle dit.

La période de soudure (mai-septembre) qui est plus longue, a exposé les ménages les plus vulnérables à une détérioration de leur sécurité alimentaire et nutritionnelle, en particulier celles qui dépendent de la production agricole et animale pour leurs moyens d’existence et leur survie.

Pour le représentant de la FAO au Tchad, Mansour N’Diaye, «nous devrons très certainement adopter une nouvelle façon de travailler, partager avec le plus grand nombre les connaissances et savoir-faire ; cela passe notamment par un curriculum scolaire et académique qui valorise les métiers du secteur rural, l’esprit d’entreprise que ce soit dans l’agriculture, et aussi dans l’élevage qui est un secteur stratégique dans ce pays, la valorisation des produits forestiers non ligneux (miel, arachide, tamarin, karité…), et la pêche avec un accent tout particulier tourné vers l’aquaculture».

Certains éléments impactent sur les efforts pour l’atteinte de la Faim Zéro. « Des facteurs aggravants tels que les impacts climatiques, les prix élevés des denrées alimentaires, les conflits dans les pays voisins et les déplacements de population affectent la sécurité alimentaire et nutritionnelle», a indiqué le représentant du PAM, Nancy Walters. «En travaillant ensemble avec le gouvernement et les partenaires, nous pouvons tourner la crise alimentaire à l’avantage du Tchad et éliminer la faim», a-t-elle ajouté.

Le représentant de la FAO a conclu qu’«une formation adaptée, des systèmes de production en adéquation avec les écosystèmes du pays, des technologies faciles d’accès, un savoir-faire maîtrisé, quelques moyens matériels de départ en provenance du programme de protection sociale du gouvernement, permettront à ces jeunes et en moins d’une génération de transformer le paysage tchadien des petites exploitations agricoles familiales, pour en faire des ruches de production durable, à même de relever le défi de nourrir la population en produits sains et en quantité suffisante.

"L’action à prendre doit être un bouquet de réponses favorisant les synergies entre nutrition et sécurité alimentaire, développement rural et protection sociale, agriculture durable et gestion durable des terres et de l’eau», a-t-elle souligné.

La cérémonie officielle de la Journée Mondiale de l’Alimentation a pour objectif d’engager la population, le ministère de la production, de l’irrigation et des équipements agricoles, la FAO et le PAM à mutualiser les efforts en faveur de la Faim zéro.

Cette journée commémore la date de la création de la FAO, le 16 octobre 1945.

-0- PANA PT/IS/SOC 17oct2018