Le Sommet de l'UA choisit un diplomate nigérian pour diriger le dossier de la paix et de la sécurité

Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) - Le diplomate nigérian Bankole Adeoye est entré dans l'histoire, samedi, en remportant une compétition électorale pour le poste de commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, avec 55 des 55 Etats membres ayant voté pour lui, ont déclaré les diplomates dimanche.

Adeoye, l'ancien représentant permanent du Nigeria auprès de l'UA, a été sélectionné pour ce poste par une équipe d'experts de haut niveau assistés par un cabinet d'audit indépendant, PricewaterhouseCoopers Associates, Maurice, ont déclaré des sources à la PANA.

Le diplomate nigérian qui s'est distingué comme l'un des rares candidats ayant obtenu la meilleure note, à 94,6%, sur la base de sa compétence et de sa pertinence, a été automatiquement élu avant même le vote par le Conseil exécutif de l'UA.

Les autres commissaires élus lors de la réunion du Conseil exécutif, comprenant les ministres des Affaires étrangères et d'autres fonctionnaires du gouvernement, dont les commissaires à l'énergie, à l'agriculture et au commerce.

Le commissaire en exercice, Josefa Sacko de l'Angola, a été réélu au poste de commissaire à l'agriculture, au développement rural, à l'économie bleue et à l'environnement durable.

Albert Muchanga, de Zambie, a été réélu au poste de développement économique, de commerce et d'industrie et d'exploitation minière. Le poste combinera désormais les affaires économiques, qui faisaient l'objet d'un dossier séparé.

Le Dr Amani Abou-Zeid, qui a également été réélu pour continuer à servir dans le registre des infrastructures et de l'énergie, deviendra le commissaire ayant le plus d'ancienneté.

Les élections ont suivi l'achèvement de la réforme de la Commission menée par le président Paul Kagame.
Le processus de sélection a été lancé par le Sommet de l'UA, qui avait auparavant nommé un groupe de personnalités éminentes.

Selon des sources, les candidats d'Afrique centrale, l'ambassadeur Philemon Yang (Cameroun), d'Afrique de l'Est, l'ambassadeur Kongit Sinegiorgis (Éthiopie), d'Afrique australe, l'ambassadeur Tuliameni Kalomoh (Namibie), d'Afrique de l'Ouest, Hassan Bubacar Jallow (Gambie), composaient le panel de sélection.

Le Sommet a demandé au jury d'accélérer la préparation des profils de postes de cadres supérieurs, des exigences en matière de compétences et du processus d'évaluation, selon les sources de l'UA.

Aucun candidat n'a été désigné pour représenter la région de l'Afrique du Nord, car les pays de la région ne s'étaient pas mis d'accord sur un candidat pour le panel.

PricewaterhouseCoopers Associates a élaboré les profils de poste et identifié les aptitudes et les compétences requises pour les hauts dirigeants de la Commission.

Ceux-ci ont été communiqués aux 55 États membres. Au moins 89 candidats des cinq régions de l'UA ont postulé pour les six postes.

Le jury de sélection a examiné les déclarations de vision des candidats par rapport aux critères définis dans les profils de poste.

Adeoye a battu une équipe compétitive comprenant le commissaire en exercice Minata Cessouma du Burkina Faso, Jeremiah Mamabolo d'Afrique du Sud et du Libera, Mulamula de Tanzanie.

Le vote unanime d'Adeoye a mis fin à la domination historique de l'Algérie sur la position de paix et de sécurité de l'UA.

Smail Chergui, qui était le commissaire, quittera ses fonctions lorsque la nouvelle Commission entrera en fonction.

Les élections pour le poste de commissaire à la santé, aux affaires humanitaires et au développement social, à l'éducation, à la science, à la technologie et à l'innovation, ont été reportées à la prochaine réunion du Conseil exécutif, selon un porte-parole de l'UA.

Les commissaires sortants, Amira Elfadil et le professeur Sarah Agbor, continueront à occuper leurs fonctions actuelles jusqu'à la tenue des élections, a décidé le Conseil exécutif lors de sa séance de samedi.

Le report des élections a été causé par un problème technique survenu dans la composition de la prochaine Commission de l'UA, selon l'expert en gouvernance, Desire Assogbavi.

Selon les règles et règlements de l'Union africaine, la direction de la Commission doit respecter un équilibre entre les cinq régions géographiques et la parité hommes-femmes.

"Comme il y a huit postes, chaque région devrait avoir au moins un poste, et aucune région ne peut avoir plus de deux postes", a écrit M. Assogbavi dans son blog.

"Lorsqu'une région a deux postes, il devrait y avoir un homme et une femme. De plus, si le président est un homme, le vice-président doit être une femme. Au moment où le vote a atteint ces deux postes, les régions d'où venaient les candidats avaient déjà atteint leurs quotas régionaux et de genre, de sorte que ces candidats ont été automatiquement disqualifiés pour être votés en raison des règles d'équilibre régional et de genre", a expliqué M. Assogbavi.

-0- PANA AO/MA/BAI/IS 08fevr2021