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Le Sommet arabe de Tunis rejette la décision américaine reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le Plateau syrien du Golan

Tunis, Tunisie (PANA) - A l'issue des travaux de la 30ème session du Sommet arabe, tenue dimanche à Tunis, les dirigeants arabes ont adopté une résolution ferme dans laquelle, ils proclament leur rejet et leur dénonciation de la décision du président américain, Donald Trump, reconnaissant la souveraineté israélienne sur le Plateau du Golan.

 Ce territoire syrien a été occupé par Israël lors de la guerre de 1967 et annexé par la Knesset (Parlement israélien) en 1981. L’ONU n’a jamais reconnu les mesures prises par l’entité sioniste.

 Dans ce document, les chefs d’Etat et de gouvernement arabes considèrent  la décision de l’administration américaine comme “nulle dans la forme et dans le contenu” et représente “une grave violation de la Charte des Nations unies qui n’autorise pas l’appropriation des territoires d’autrui par la force, ainsi que des résolutions onusiennes adoptées à l’unanimité dont les Résolutions  242 de l’année 1967 et 497 de l’année 1981, qui stipulent sans équivoque la non reconnaissance de l’occupation et de l’annexion par Israël du Golan syrien”.

 Les participants ont chargé les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabe d’œuvrer par tous les moyens politiques, diplomatiques et juridiques de faire face à la décision américaine et d’intensifier les contacts bilatéraux et multilatéraux avec la communauté internationale, appelant le représentant arabe au sein du Conseil de sécurité, le Koweït, à présenter un projet de Résolution dans ce sens.

Ils suggèrent, en outre, de recourir à la Cour internationale de Justice (CIJ) pour recueillir son avis sur l’illégalité et la nullité de la décision américaine.

 Ils ont également chargé le Secrétaire général de l’organisation pan-arabe d’assurer le suivi des développements de ce dossier et de présenter un rapport dans ce sens lors d’une prochaine réunion ministérielle.

 Les dirigeants arabes ont, par ailleurs, mis en garde tout pays qui viendrait à outrepasser la légalité internationale, en prenant une mesure similaire à celle du président américain.

 Ils ont, dans le même temps, salué les positions prises par de nombreuses organisations internationales et régionales qui ont rejeté la décision de Washington et réitéré leur attachement au respect de la Charte des Nations unies et des Résolutions du Conseil de sécurité y afférentes.

 La Résolution fait valoir que la légitimation de l’occupation représente “un grave revirement de la position américaine et une atteinte fondamentale aux principes de la légalité internationale, qui accentue la tension dans la région et entrave les efforts visant à instaurer une paix globale et durable au Moyen-Orient et à mettre fin à l’occupation sur la base du principe de la terre contre la paix”.

 Pour les dirigeants arabes, la décision américaine vient en contradiction avec la responsabilité qui incombe aux Etats-Unis en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de veiller au respect de ses Résolutions et de la Charte de l’ONU.

  Du reste, elle “ne change rien au statut juridique du Golan syrien, dans la mesure où il demeure un territoire occupé qui ne donne aucun droit à Israël”, ajoute le document, qui souligne l’attachement des pays arabes aux principes constants dont en premier lieu celui qui refuse qu'il soit porté atteinte à la souveraineté de leurs territoires, en tant que principe fondamental de l’action arabe commune.

 La Résolution réitère, à cet égard, le soutien total des pays arabes à la Syrie pour la récupération du Golan occupé, ainsi qu’au Liban pour le recouvrement des plaines de Chebaa et Tallel Kfar Shouber et la partie Nord du village de Ghajr occupé par Israël.

-0- PANA BB/JSG/IBA 01avr2019